Cancer de la plèvre - Mésothéliome

Le saviez-vous ?

La forme la plus fréquente de mésothéliome est le mésothéliome pleural malin, forme dite primitive de cancer de la plèvre. 80 à 85% des mésothéliomes sont dus à une exposition à l’amiante ayant pu survenir plusieurs dizaines d’années avant le développement de la maladie.

L’exposition à l’amiante est principalement d’origine professionnelle, mais elle peut aussi être environnementale (présence d’amiante dans certains sols et à leurs abords, notamment dans des roches de Haute-Corse).

Le seul facteur de risque reconnu est l’amiante. Il est classé 1 (cancérogène certain) par le CIRC.

Certaines fibres minérales artificielles, l’exposition à des radiations ionisantes, au virus SV40 ou à des agents chimiques tels que les bromates, nitroso-urées, ou nitrosamines, sont des facteurs de risque de mésothéliome suspectés.

Les tableaux de maladies professionnelles n°30 (régime général) et 47 (régime agricole) prévoient une indemnisation des patients ayant été exposés à l’amiante pendant leur activité professionnelle. En cas de reconnaissance en maladie professionnelle, le travailleur bénéficie d’un droit à cesser son activité de façon anticipée à partir de 50 ans, et d’une indemnisation par le FIVA .

L’amélioration de l’observation et de la surveillance des cancers liés à l’environnement professionnel constitue une des mesures du plan cancer 2009 – 2013. Par décret n° 2012-47 du 16 janvier 2012, les mésothéliomes s’ajoutent à la liste officielle des maladies à déclaration obligatoire.

Présentation

Le mésothéliome est une tumeur maligne rare qui affecte les cellules du mésothélium, membrane protectrice qui recouvre la plupart des organes internes du corps dont la plèvre, le péritoine et le péricarde.

Sa forme la plus fréquente est le mésothéliome pleural malin. Il s’agit d’une forme dite primitive de cancer de la plèvre, qui se caractérise par une multiplication des cellules cancéreuses dans le tissu constituant la plèvre.

La plèvre est une membrane qui enveloppe les poumons, constituée de deux feuillets, l’un recouvre les poumons (feuillet intérieur ou plèvre viscérale), l’autre recouvre l’intérieur de la cavité thoracique (feuillet extérieur ou plèvre pariétale).

Lorsque la maladie survient, la plèvre s’épaissit, prend un aspect festonné et l’espace entre ces deux feuillets (cavité pleurale) peut se remplir de liquide et entraîner des difficultés respiratoires.

On estime à 906 nouveaux cas de cancers de la plèvre en 2005 en France, dont 71 % surviennent chez l’homme. Six nouveaux cas sur 10 sont diagnostiqués chez les personnes âgées de plus de 69 ans. Les données les plus récentes font état de 1090 décès par an.

  • L’amiante comme cause principale

    80 % à 85 % des mésothéliomes sont liés à une exposition à l’amiante, principalement d’origine professionnelle, mais aussi environnementale. Cette exposition a pu survenir plusieurs dizaines d’années avant le développement de la maladie. De multiples paramètres influencent l’apparition d’un mésothéliome :

    • le temps écoulé par rapport au début de l’exposition
    • la dose cumulée d’amiante : elle s’exprime en fibres par millilitre (ml) d’air multiplié par le nombre d’années d’exposition pour les expositions professionnelles, et en fibres par litre d’air multiplié par le nombre d’années d’exposition pour les expositions de la population générale ;
    • les pics d’exposition ;
    • la taille et la géométrie des fibres qui déterminent la pénétration de l’amiante dans les voies respiratoires et leur biopersistance : les fibres les plus nocives correspondent à une longueur supérieure à 5 micromètres (μm) et à un diamètre inférieur à 0,5 μm

    L’amiante est le seul facteur de risque reconnu de mésothéliome de la plèvre (classé groupe 1, cancérogène certain par le CIRC) ; hormis l’érionite, fibre minérale naturelle de la famille des zéolithes, qui est également un facteur de risque reconnu, qui n’est présent que dans certaines régions de Turquie.

    La survenue d’un mésothéliome, en l’absence d’exposition à l’amiante, est aussi possible (elle concerne environ une personne sur un million).

  • Autres facteurs de risque débattus

    D’autres facteurs potentiels sont évoqués et nécessitent d’être confirmés : certaines fibres minérales artificielles type céramiques réfractaires, l’exposition à des radiations ionisantes, au virus SV 40 ou à des agents chimiques tels que bromates, nitroso-urées, nitrosamines.

    Le rôle des facteurs individuels de susceptibilité génétique est probable mais aucun gène de prédisposition au mésothéliome n’a été identifié. Contrairement au cas du cancer du poumon, l’exposition au tabac n’a pas été mise en évidence dans le risque de survenue d’un mésothéliome.

  • L’indemnisation en tant que maladie professionnelle

    En cas de soupçons d’exposition à l’amiante pendant l’activité professionnelle, il est recommandé d’entamer une démarche de reconnaissance en maladie professionnelle. Les tableaux de maladie professionnelle n°30 du régime général et n°47 du régime agricole prévoient une indemnisation des victimes.

    Une preuve de l’exposition n’est pas nécessaire, le diagnostic de mésothéliome faisant foi.

    En cas de reconnaissance en maladie professionnelle, le travailleur bénéficie d’un droit à cesser de façon anticipée son activité à partir de 50 ans, et d’une indemnisation par le FIVA qui vise à réparer le préjudice subi par le travailleur ou ses ayants droits. Cette indemnisation du FIVA est également accordée aux non salariés, aux victimes environnementales et aux ayants droit.

  • Des politiques de santé publique renforcées

    Les mésothéliomes font l’objet d’un programme national de surveillance sur 22 départements et l’enregistrement exhaustif de tous les mésothéliomes incidents complète un registre national spécifique appelé registre multicentrique national du mésothéliome pleural (Mesonat).

    Les plan santé au travail, santé environnement et plans cancers regroupent l’ensemble des politiques et des mesures de prévention des risques liés à l’environnement général et au travail. Ainsi, l’amélioration de l’observation et de la surveillance des cancers liés à l’environnement professionnel a constitué une des mesures du plan cancer  avec notamment une mesure visant à rendre obligatoire la déclaration des mésothéliomes. Par décret n° 2012-47 du 16 janvier 2012, les mésothéliomes s’ajoutent à la liste officielle des maladies à déclaration obligatoire. Cette déclaration obligatoire est mise en œuvre à la demande du ministère de la santé. Tout nouveau cas de mésothéliome, quel que soit son site anatomique (plèvre, péritoine, péricarde…), doit être notifié au médecin de l’Agence Régionale de Santé (ARS), par tout médecin (pathologiste ou clinicien) exerçant en France métropolitaine ou ultramarine et qui en pose le diagnostic.

    A noter par ailleurs que dans le cadre du Département Prévention Cancer Environnement du Centre Léon Bérard (Centre de lutte contre le cancer de Lyon et Rhône-Alpes), une consultation « cancers professionnels » a été mise en place, en collaboration avec le Centre de Consultation de Pathologie Professionnelle des Hospices Civils de Lyon, afin que les patients du Centre Léon Bérard puissent bénéficier d’une démarche systématique de recherche des expositions professionnelles des cancers indemnisables en maladie professionnelle, et particulièrement auprès des patients atteints d’un cancer du poumon et d’un mésothéliome (Plus d’informations sur le site internet du Centre Léon Bérard).

Auteur : Département Prévention Cancer Environnement, Centre Léon Bérard

Sources rédactionnelles : Anses ; CIRC ; INCa ; Inserm ; Santé Publique France

Relecture : Dr Paul Rebattu, pneumologue cancérologue, Centre Léon Bérard, Lyon et Dr Jérome Fayette, département de médecine, Centre Léon Bérard, Lyon.

Mise à jour le 18 juil. 2022

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