1,2-dichloropropane (1,2-DCP)

expositions professionnelles

Le saviez-vous ?

Le 1,2-DCP est un solvant chloré synthétique et un sous-produit de production de l’épichlorhydrine (voir lexique). Il sert principalement comme intermédiaire chimique dans la production d’autres substances chimiques organiques, telles que le propylène, le tétrachlorure de carbone et le tétrachloroéthylène ainsi que dans les produits décapants de peinture.

Le CIRC a classé le 1,2-DCP comme cancérogène avéré pour l’homme (Groupe 1) sur la base d’indications suffisantes chez l’homme du lien entre l’exposition au 1,2-DCP et les cholangiocarcinomes (cancers des voies biliaires).

L'exposition de la population peut se produire au cours de sa production et l'utilisation industrielle et domestique, et en raison de la présence de faibles concentrations dans l'air ambiant et dans l'eau.

Présentation

Le 1,2-DCP, ou dichlorure de propylène, est un solvant chloré synthétique et un sous-produit de production de l’épichlorhydrine. Il sert principalement comme intermédiaire chimique dans la production d’autres substances chimiques organiques, telles que le propylène, le tétrachlorure de carbone et le tétrachloroéthylène ainsi que dans les produits décapants de peinture; il a également été utilisé pour nettoyer l’encre dans les imprimeries japonaises depuis le milieu des années 1990 jusqu’en 2012.

Cette substance est utilisée dans les produits suivants: adhésifs et produits d’étanchéité, produits de revêtement, produits de nettoyage et lavage, les encres et toners. Cette substance a également un usage industriel comme intermédiaire pour la fabrication d’autres substances.

Cette substance est utilisée dans les domaines suivants: Imprimerie et reproduction de supports enregistrés ainsi que pour la fabrication de: produits chimiques, textiles, cuirs ou fourrures, des produits métalliques, des meubles, des machines et des véhicules.

La libération dans l’environnement de 1,2-DCP est susceptible de se produire lors de son utilisation industrielle: lors de sa propre fabrication, comme produit intermédiaire dans la fabrication d’une autre substance, lors de la formulation de mélanges et comme auxiliaires de fabrication sur les sites industriels. D’autres types de rejets de cette substance dans l’environnement sont susceptibles de se produire:

  • en intérieur : par exemple les liquides de machines à laver/ détergents, les produits d’entretien automobile, les peintures et revêtements ou des adhésifs, des parfums et assainisseurs d’air ;
  • en extérieur comme adjuvant de fabrication.

Le 1,2-DCP est un liquide incolore, inflammable avec une odeur similaire au chloroforme. Il est modérément soluble dans l’eau et s’évapore facilement dans l’air.

Cette substance est fabriquée et / ou importée dans l’Espace économique européen à raison de 1 000 à 10 000 tonnes par an.

Le numéro CAS (Chemical Abstracts Service registry number en anglais) de cette substance chimique, c’est-à-dire son numéro d’enregistrement unique auprès de la banque de données de CAS, une division de l’American Chemical Society est 78-87-5.

  • Toxicité et effets cancérogènes

    Le CIRC a classé le 1,2-DCP comme cancérogène avéré pour l’homme (Groupe 1) sur la base d’indications suffisantes chez l’homme permettant d’affirmer que l’exposition au 1,2-DCP induit des cholangiocarcinomes (cancers des voies biliaires).

  • Exposition

    L’exposition humaine peut se produire au cours de la production du 1,2-DCP et son utilisation industrielle et domestique, et en raison de sa présence en faibles concentrations dans l’air ambiant et dans l’eau.

    Le 1,2-Dichloropropane rejeté dans l’air peut se propager à des zones éloignées de l’endroit où il a été libéré car il ne se décompose pas rapidement par des réactions avec d’autres produits chimiques et avec la lumière du soleil.

    La majeure partie du 1,2-dichloropropane contenu dans de l’eau va s’évaporer dans l’air.

    En cas de libération dans le sol, il n’est pas facilement décomposé par les bactéries, mais il s’évapore facilement dans l’air et est filtré dans les eaux souterraines.

    Le 1,2-dichloropropane ne rentre pas dans la chaîne alimentaire.

    Population générale

    Les gens qui vivent à proximité d’un site de déchets contenant du 1,2-dichloropropane pourraient être exposés en buvant de l’eau souterraine contaminée, en respirant des vapeurs libérées dans l’air, ou par contact des sols contaminés avec la peau.

    Mais la plupart des gens ne sont pas susceptibles d’être exposés à du 1,2-dichloropropane en raison de son utilisation limitée.

    Exposition en milieu professionnel

    Les personnes travaillant dans les lieux où le 1,2-dichloropropane est fabriqué ou utilisé sont à risque d’être exposées via un contact avec la peau ou par respiration de ses vapeurs dans l’air ambiant.

  • Dépistage

    Des analyses de l’urine et des tests sanguins peuvent être réalisés pour savoir si une personne a bien été exposée au 1,2-DCP. Les niveaux mesurés dans l’urine peuvent être également utilisés pour évaluer ses niveaux dans l’air ambiant. Ces tests ne peuvent pas pronostiquer l’apparition d’effets nocifs. Un équipement spécial étant nécessaire, ces tests ne sont généralement pas réalisables chez son médecin traitant.

    Mesures de prévention en cas de contact physique

    TYPES DE RISQUES/ EXPOSITIONS

    RISQUES/ SYMPTOMES AIGUS

    PREVENTION

    PREMIER SECOURS/
    AGENTS D’EXTINCTION

    CONTACT PHYSIQUE

    Eviter la formation de brouillard !

    INHALATION

    Toux. Somnolence. Maux de tête. Mal de gorge.

    Ventilation, aspiration locale ou protection respiratoire.

    Air frais, repos. Respiration artificielle si nécessaire. Consulter un médecin.

    PEAU

    Peau sèche. Rougeur. Douleur.

    Gants de protection.

    Rincer d’abord abondamment à l’eau, puis retirer les vêtements contaminés, et rincer de nouveau. Consulter un médecin.

    YEUX

    Rougeur. Douleur.

    Lunettes de protection fermées.

    Rincer d’abord abondamment à l’eau pendant plusieurs minutes (retirer si possible les lentilles de contact), puis consulter un médecin.

    INGESTION

    Douleurs abdominales. Diarrhée. Somnolence. Maux de tête. Nausées. Vomissements.

    Ne pas manger, ne pas boire ni fumer pendant le travail.

    Rincer la bouche. Consulter un médecin.

  • Valeurs réglementaires, de référence

    Valeur limite d’exposition

    Selon la circulaire du 13 mai 1987 modifiant la circulaire du ministère du Travail du 19 juillet 1982 (non parues au Journal Officiel), il n’y a pas de valeur limite d’exposition VLCT (valeur limite d’exposition à court terme) pour cette substance. Les valeurs limites d’exposition professionnelle (en France) autorisées pour une période de 8h d’exposition sont de 75 ppm, soit : 350 mg/m3.

    Les normes de l’OMS sur l’eau potable, mises à jour en 2006, fixe la valeur sanitaire maximale du 1,2-DCP dans l’eau de boisson à 40µg/L.  Les valeurs recommandées par l’AFSSA sont basées sur les normes OMS. Le 1,2-DCP n’est pas autorisé en France et en Europe en tant que pesticides. La limite maximal de résidus est de 0.01 mg/kg en accord avec l’Article 18(1)(b) Reg 396 / 2005.

    Sécurité et Santé au travail

    L’utilisation du 1,2-DCP est soumise aux :

    • Mesures de prévention des risques chimiques en tant qu’agent chimique dangereux. Soit, les dispositions des Articles R. 4412-1 à R. 4412-57 du Code du travail sont applicables aux activités dans lesquelles les travailleurs sont exposés ou susceptibles d’être exposés au cours de leur travail au 1,2-DCP, ainsi que la Circulaire DRT n° 12 du 24 mai 2006 (non parue au JO) relative aux règles générales de prévention du risque chimique et aux règles particulières à prendre contre les risques d’expositions aux agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.
    • Mesures d’aération et d’assainissement des locaux (détails dans le tableau ci-dessous) sont soumises aux Articles R. 4222-1 à R. 4222-26 du Code du travail, à la Circulaire du ministère du Travail du 9 mai 1985 (non parue au JO) et aux Arrêtés des 8 et 9 octobre 1987 (JO du 22 octobre 1987) et du 24 décembre 1993 (JO du 29 décembre 1993) relatifs aux contrôles des installations.

    DEVERSEMENTS & FUITES

    STOCKAGE

    CONDITIONNEMENT & ETIQUETAGE

    Ventilation. Recueillir le liquide répandu autant que possible dans des récipients hermétiques. Absorber le liquide restant avec du sable ou avec un absorbant inerte et emporter en lieu sûr. Ne pas rejeter à l’égout. (Protection individuelle spéciale: appareil de protection respiratoire autonome).

    A l’épreuve du feu. Prévoir un dispositif pour contenir l’écoulement des résidus lors de l’extinction.

    Symbole F
    Symbole Xn
    R: 11-20/22
    S: 2-16-24
    Classe de danger ONU: 3
    Classe d’emballage ONU: II
    (12)

    ICSC: 0441

    Préparé dans le cadre de la coopération entre le Programme International sur la Sécurité Chimique et la Commission Européenne (C) 1999

    Figure 1: Recommandations en terme de stockage, conditionnement, étiquetage, déversements et fuites de 1,2-DCP (6)

    Protection de la population

    Les articles suivants, L. 1342-2, R. 5132-43 à R. 5132-73 et R. 1342-1 à 1342-12 du Code de la santé publique définissent:

    • Sa détention dans des conditions déterminées;
    • Son étiquetage;
    • Sa cession réglementée.

Auteur : Département Prévention Cancer Environnement, Centre Léon Bérard

Mise à jour le 01 sept. 2022

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