Radon

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Le saviez-vous ?

Le radon est un gaz radioactif, incolore et inodore, que l'on retrouve naturellement partout dans notre environnement mais plus particulièrement dans les régions caractérisées par des roches granitiques et volcaniques des massifs anciens (Bretagne, Vosges, centre de la France, Corse, Pyrénées, Rhône-Alpes).

Le radon n’est pas source de danger à l’air libre où sa concentration est minime. Il le devient quand il s’accumule dans des espaces confinés : mines souterraines et habitations où il s’infiltre.

Le radon est reconnu cancérogène certain (Groupe 1) par le CIRC pour le poumon depuis 1987. En France, il est la principale source d'exposition aux rayonnements ionisants.

Le radon est la 2ème cause de cancer du poumon après le tabagisme : environ 10 % des cas de cancer du poumon seraient attribuables au radon dans l’habitat en France.

L’interaction entre le radon et le tabac multiplie par 20 le risque de cancer du poumon, à exposition au radon équivalente.

Présentation

Le radon est un gaz radioactif naturel, incolore et inodore, issu de la désintégration du radium et de l’uranium, naturellement présents dans la croûte terrestre et plus particulièrement concentrés dans les sous-sols granitiques et volcaniques comme en Bretagne, dans le centre de la France, dans les Vosges et en Corse.

Le radon ne constitue pas une source d’exposition élevée à l’air libre où sa quantité est minime puisqu’il se dilue rapidement dans l’air extérieur. Il peut l’être, en revanche, quand il s’accumule dans des espaces confinés comme dans les bâtiments (infiltration par les fissures des murs, les joints…) où l’on passe beaucoup de temps. Dans les habitats, les concentrations en radon sont généralement plus élevées dans les sous-sols, les caves, ou toute structure en contact direct avec le sol.

Source : eSET Bourgogne-Franche-Comté

 

Carte du potentiel radon en France. Source : IRSN.

Carte du potentiel radon en France. Source : IRSN.

En France, la concentration moyenne de radon dans l’habitat, résultat de campagnes de mesures réalisées par l’Institut de Radioprotection de Sûreté Nucléaire (IRSN) et la DGS (Direction Générale de la Santé), a été estimée à environ 61 Bq/m(becquerels par mètre cube), ce qui correspond à une exposition moyenne annuelle des Français à une dose de radioactivité de 1,45 mSv (millisievert).

A partir des données sur les formations géologiques et les facteurs pouvant faciliter le transport du radon dans les roches et le sol (failles, galeries de mines…), l’IRSN a généré une cartographie du potentiel radon à l’échelle communale, avec 3 catégories (faible, moyen ou élevé) en fonction de la probabilité de présence de radon à des niveaux élevés dans les bâtiments. Vous pouvez, ainsi, connaitre le potentiel radon de votre commune avec l’outil cartographique de leur site internet.

Cependant, il est à noter que l’information apportée sur le niveau de radon est une indication relative de l’exposition dans l’habitat, à partir de la connaissance des sols qui constituent la source principale du radon dans un bâtiment. La concentration présente dans l’habitation peut, en effet, varier d’une habitation à une autre, même si elles sont proches, en fonction des caractéristiques techniques de celles-ci (étanchéité de l’interface bâtiment-sol, renouvellement de l’air intérieur…) mais aussi des habitudes de vie des occupants (chauffage et aération). Ainsi, la seule façon de connaitre le niveau de concentration exact de radon dans le domicile est la réalisation d’une mesure par pose d’un ou plusieurs détecteurs, sur une période d’au moins 2 mois et durant les périodes de chauffe. Pour ce faire, vous pouvez réaliser facilement les mesures par vous-mêmes, en vous procurant des détecteurs auprès de laboratoires accrédités (analyses inclues) (site IRSN).

  • Radon et risques de cancers

    Le radon et ses descendants radioactifs peuvent pénétrer dans les poumons avec l’air inspiré et ainsi provoquer une irradiation des voies respiratoires à l’origine de lésions cellulaires.

    Schéma de l'entrée du radon dans l'arbre respiratoire. Source : IRSN

    Schéma de l’entrée du radon dans l’arbre respiratoire. Source : IRSN.

    Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé le radon comme cancérogène avéré pour le cancer du poumon (Groupe 1) en 1988.

    Il constitue la 2ème cause de cancer du poumon, derrière le tabac et devant l’amiante et la 1ère cause chez les non-fumeurs.

    En France, il est ainsi estimé responsable de 10 % des cancers du poumon, soit environ 4 000 nouveaux cas de cancer du poumon par an (CIRC, 2018) et 3 000 décès par cancer du poumon par an (Ajrouche et al., 2018).

    Le risque de cancer du poumon lié au radon augmente avec la concentration en radon dans l’air respiré et la durée pendant laquelle on le respire (augmentation de 16 % du risque par 100 Bq/m3 de radon mesuré sur une durée de 30 ans) (OMS, 2021). Il est, également, amplifié par la consommation de tabac. Ainsi, à exposition au radon équivalente, le risque de développer un cancer du poumon est 20 fois supérieur chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs (IRSN, 2018).

    A ce jour, l’implication du radon dans la survenue d’autres cancers que ceux du poumon n’est pas démontrée.

  • La prévention du risque radon et la réglementation en France

    Recommandations générales :

    • Ouvrir ses fenêtres pour aérer son logement au moins 10min par jour dans chaque pièce.
    • Ne pas obturer les entrées et sorties d’air
    • Vérifier et entretenir les systèmes de ventilation du logement
    • Faire attention à la qualité de l’air intérieur dans le cadre de travaux de rénovation énergétique

    Dans les habitations

    La possible entrée du radon dans un bâtiment puis sa concentration dans l’air intérieur dépend de l’isolation vis-à-vis du terrain sous-jacent (étanchéité, présence d’un vide sanitaire) et de la ventilation de l’édifice. Ainsi, des mesures préventives peuvent être prises au moment de la construction pour limiter les concentrations en radon dans les maisons.

    La réalisation de mesures dans les habitations individuelles situées sur les zones où le potentiel radon est significatif (zone 2 et 3) est préconisée. Le niveau de référence en-dessous duquel il convient de se situer est de 300 Bq/m³ en valeur moyenne annuelle.

    Lorsque la mesure indique une concentration en dessous de 300 Bq/m3, aucune démarche spécifique n’est à réaliser, à l’exception des recommandations générales (voir plus haut).

    Si les concentrations dépassent la valeur de 300 Bq/m3, il est recommandé de mettre en place des solutions techniques afin de réduire l’exposition au radon dans l’habitation en plus des recommandations générales. Ces mesures peuvent, notamment, être l’augmentation de l’étanchéité par rapport au sol pour limiter l’entrée du radon dans l’établissement (colmatage des fissures, traitement des canalisations…) ou encore la rectification des dysfonctionnements de la ventilation. A l’issue des travaux, de nouvelles mesures sont à réaliser pour s’assurer de leur efficacité.

    Au-delà de 1000 Bq/m3, il est fortement recommandé de faire réaliser un diagnostic du bâtiment par un professionnel afin de définir et aider dans le choix des mesures à mettre en place.

    Enfin, depuis le dernier décret n°2018-434 entré en vigueur le 1er juillet 2018, il est obligatoire d’informer les potentiels acquéreurs ou locataires d’un bien si celui-ci se situe dans une zone de potentiel radon niveau 3.

    Dans les établissements recevant du public

    Dans certaines communes à risque de potentiel radon élevé, le Code de la Santé Publique impose aux propriétaires de certains lieux ouverts au public (établissements d’enseignement…) la mesure de la teneur en radon au sein du bâtiment par un organisme agréé. Si la concentration mesurée dépasse 300 Bq/m3, la mise en place d’actions correctrices (simples ou d’envergure) sont alors obligatoires pour réduire l’exposition au radon.

    Dans les lieux de travail

    La prévention du risque radon en milieu de travail concerne les lieux situés en rez-de-chaussée ou en sous-sol des bâtiments et une liste de lieux dits spécifiques situés en souterrain. La mise en œuvre de mesures afin de diminuer la concentration en radon est obligatoire si le seuil de 300 Bq/m3 est dépassé.

    En cas de dépassement de 300 Bq/m3 malgré les tentatives de réduction des expositions, l’exposition des travailleurs doit être évaluée. Si, à l’issue de cette évaluation, la dose annuelle moyenne estimée est supérieure ou égale à 6 mSv, un zonage radiologique des locaux et un suivi dosimétrique sont requis.

    Le Ministère du Travail a publié un nouveau Guide de prévention du risque radon (Edition 2020), remplaçant l’ancienne édition de 2017. Ce guide a pour objectif de détailler, de manière opérationnelle, les étapes de l’évaluation des risques professionnels pour le risque radon, en particulier celle liée à son mesurage. Il a pour vocation d’accompagner les employeurs dans la prévention du risque radon et dans la mise en œuvre de la réglementation applicable aux lieux de travail.

  • Gestion du risque

    Au niveau européen

    Suite à l’initiative de l’association européenne du radon (ERA), la journée du 7 novembre constitue la journée européenne du radon depuis 2015. Cette journée a pour objectif de sensibiliser le public et les acteurs du bâtiment sur les risques sanitaires liés à l’exposition au radon et d’informer sur les moyens de réduire cette exposition. Plusieurs évènements sont ainsi organisés par les collectivités, les associations, les agences régionales de santé et l’IRSN.

    Au niveau national

    Le 4ème plan national d’action 2020-2024 pour la gestion du risque lié au radon a été rendu public le 5 mars 2021 sur les sites de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et du ministère chargé de la santé. La stratégie de ce 4ème plan national d’action poursuit les mesures du plan précédent et fixe pour objectifs de renforcer la sensibilisation des établissements et du public au risque radon et d’évaluer l’efficacité des actions préventives et correctives dans les constructions, en termes de diminution du taux radon.

  • Evolutions récentes

    De nouveaux projets continuent à être menés afin d’étudier l’impact de l’exposition au radon sur la santé et sur l’environnement. Parmi eux :

    • Le projet européen RadoNorm, lancé en 2020, a pour objectif d’améliorer les connaissances sur les effets de l’exposition chronique à des faibles doses de rayonnements (radon et autres matériaux présentant un niveau accru de radioactivité naturelle (NORM)) et de promouvoir des mesures face à ces rayonnements. Le projet vise, ainsi, à caractériser l’exposition au radon et autres NORM, optimiser les techniques de dosimétrie, évaluer les effets biologiques et sanitaires de ces expositions, améliorer la protection radiologique des travailleurs, de la population et de l’environnement et, enfin, développer des outils afin de sensibiliser et impliquer la société civile dans la maîtrise de ce risque.
    • L’étude européenne Bioradon, lancée en 2022, est une étude prospective ayant pour objectif l’analyse de la corrélation entre l’exposition au radon et les profils moléculaires (mutations) des patients atteints d’un cancer pulmonaire non à petites cellules.

    Pour faire suite aux travaux de la CIPR mettant à jour les coefficients de risque pour le radon et proposant des coefficients de dose pour aider à gérer ce risque, les ministères français chargés de la santé, du travail et de l’environnement travaillent actuellement à la mise à jour de l’arrêté du 1er septembre 2003 définissant les modalités de calcul de la dose efficace. Avec ces nouveaux coefficients, la dose moyenne reçue par le public en France pourrait passer de 1,5 à 3,5 mSv/an (IRSN, Bilan de l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants).

Auteur : Département Prévention Cancer Environnement, Centre Léon Bérard

Sources rédactionnelles : INRS, CIRC, INCa, OMS

Relecture : Michel Baudry, Enora Clero, Jérôme Guillevic, Géraldine Ielsch, Klervi Leuraud, Direction Santé et Direction Environnement, IRSN.

Mise à jour le 26 févr. 2024

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