Présentation
Le nombre de nouveaux cas de cancer du foie (on parle aussi de cancer hépatique) a sensiblement augmenté ces dernières décennies.
Les facteurs de risque de ce cancer de mauvais pronostic sont variés. Ils tiennent à des expositions environnementales et professionnelles (arsenic, chlorure de vinyle…), aux hépatites virales, à des champignons, ainsi qu’à des comportements individuels (consommation excessive d’alcool…).
Le foie est une volumineuse glande annexe au tube digestif, situé sous les côtes. Il secrète la bile et a de multiples fonctions métaboliques indispensables à la vie. Il épure le sang issu des produits de la digestion, qu’il reçoit par la veine porte, puis le renvoie au cœur. Il remplit cette fonction d’épuration et de détoxification (ammoniaque…) en éliminant la plupart des substances à excréter dans la bile ou dans les urines. Le foie régule aussi les glucides, lipides et protides (synthèse, mise en réserve).
Il existe plusieurs formes de cancer du foie. Le carcinome hépatocellulaire (ou hépatocarcinome) est le plus répandu. Il se développe à partir des cellules majoritaires du foie appelées hépatocytes. D’autres tumeurs peuvent cependant apparaître mais beaucoup plus rarement. C’est le cas du cholangiocarcinome se formant à partir des cellules des voies biliaires du foie ou de l’angiosarcome qui se développe au niveau des cellules des vaisseaux hépatiques.
Le cancer du foie est l’une des localisations de cancer dont l’incidence croissante contribue ces dernières décennies à l’augmentation des cancers en France.
On estime à 6 433 le nombre de nouveaux cas d’hépatocarcinomes survenus en 2005, dont 79% chez l’homme. 95% des personnes atteintes avaient 50 ans et plus, les âges moyens au diagnostic étant de 71 ans chez la femme et 68 ans chez l’homme. L’évolution de l’incidence diffère chez l’homme et la femme. Chez celle-ci, la hausse est régulière sur l’ensemble de la période 1980-2005 : 4% de plus par an en moyenne. Chez l’homme, elle est moins marquée à la fin de la période qu’au début : 3,8% d’évolution annuelle entre 1980 et 2005 mais seulement 1,9% de plus par an entre 2000 et 2005 (INCa, 2009).
En 2006, l’InVS (aujourd’hui Santé Publique France) avait placé les cancers du foie au 7ème rang de priorité de 25 localisations. Ce classement avait été effectué à partir de 16 critères relevant des liens avec l’environnement, de la santé publique et de la perception sociale. La référence aux seuls critères des liens avec l’environnement, situait ces cancers au 9ème rang de la hiérarchie des cancers à surveiller et étudier, d’autres localisations correspondant aussi aux organes d’élimination et de détoxification de l’organisme étant également présents dans les premiers rangs de ce classement (vessie, rein…).
Concernant l’augmentation des cancers du foie durant la période 1980-2005, l’InVS avait donné trois explications à cette évolution jugée inquiétante : l’amélioration de la prise en charge des patients porteurs d’une cirrhose qui laisse le temps au cancer de se développer, la part sans doute grandissante que prend le syndrome métabolique, ainsi que peut-être celle des virus de l’hépatite B et C. Cette observation a conduit à préconiser des études à visées étiologiques sur ce cancer.