Le reflux gastro-œsophagien pathologique
Une remontée de liquide acide de l’estomac dans l’œsophage et parfois dans la bouche surtout après un repas copieux est fréquente. Ce phénomène se nomme reflux gastro-œsophagien (RGO) dit « physiologique », c’est à dire normal.
Quand on évoque le RGO comme une affection c’est qu’il est pathologique et non physiologique.
Le RGO pathologique (RGOP), donc anormal, est caractérisé par des remontées acides qui sont trop importantes ; elles peuvent être trop prolongées et/ou trop fréquentes entrainant au cours du temps une œsophagite dite peptique (liée principalement à l’acide contenu dans l’estomac) (SNFGE, 2014).
Les personnes souffrant de RGOP ont un risque légèrement plus élevé de développer un adénocarcinome de l’œsophage. Ce risque semble être plus élevé chez les personnes qui ont des symptômes fréquents. Mais le RGOP est très commun et la grande majorité des personnes en souffrant ne vont pas développer de cancer de l’œsophage. Le RGOP peut également provoquer un œsophage de Barrett qui présente un risque encore plus élevé (American Cancer Society, 2016).
L’œsophage de Barrett
L’œsophage de Barrett est l’état précancéreux de l’œsophage le plus fréquent. Les cellules normales qui tapissent l’œsophage sont remplacées par des cellules qui ressemblent à celles du revêtement de l’intestin ou de l’estomac. Le processus par lequel les cellules normales se transforment en cellules anormales est appelé métaplasie intestinale (SNFGE, 2014). La métaplasie intestinale apparaît habituellement dans la partie inférieure de l’œsophage, près de l’endroit où il se joint à l’estomac.
Les personnes atteintes de l’œsophage de Barrett peuvent faire de la dysplasie, ce qui signifie que la taille, la forme et la disposition des cellules dans le tissu diffèrent de celles des cellules normales. On décrit les cellules dysplasiques en fonction de leur degré d’anomalie d’aspect. Dans le cas de la dysplasie légère, ou de bas grade, l’aspect des cellules anormales diffère un peu de celui des cellules normales. Dans le cas de la dysplasie sévère, ou de haut grade, les cellules semblent très anormales.
La dysplasie de haut grade engendre le plus grand risque d’évolution en cancer. Les personnes qui font de la dysplasie de haut grade risquent davantage d’être atteintes d’un adénocarcinome de l’œsophage que les personnes qui font de la métaplasie ou de la dysplasie de bas grade ou dont l’œsophage est normal. Environ 0,5 % des personnes atteintes de l’œsophage de Barrett auront un adénocarcinome de l’œsophage (Société Canadienne du Cancer, 2016). Le risque de cancer est plus élevé en cas d’antécédent familial d’œsophage de Barrett. Toutefois, la plupart des gens avec un œsophage de Barrett n’auront pas de cancer de l’œsophage (American Cancer Society, 2016).
Tabac
L’utilisation des produits du tabac, y compris les cigarettes, les cigares, les pipes et le tabac à mâcher, est un facteur de risque majeur de cancer de l’œsophage. Plus la consommation est importante et fréquente, plus le risque de cancer augmente. Quelqu’un qui fume un paquet de cigarettes par jour ou plus a au moins deux fois plus de risque d’obtenir un adénocarcinome de l’œsophage qu’un non-fumeur. Le lien avec le cancer épidermoïde est encore plus fort. Le risque de cancer de l’œsophage diminue dès l’arrêt du tabagisme (American Cancer Society, 2016).
Chique de bétel
La chique de bétel, ou paan, est faite d’une noix d’arec et de lime enveloppées dans une feuille de bétel.
Chiquer du bétel est une pratique courante en Chine, en Inde et dans d’autres pays d’Asie et chez certains Asiatiques qui immigrent au Canada.
La chique de bétel contient des substances qui causent le cancer et qui font augmenter le risque de carcinome épidermoïde de l’œsophage. On chique souvent du tabac avec le bétel, mais le risque demeure, qu’on y ajoute ou non du tabac (Société Canadienne du Cancer, 2016).
Surpoids, obésité et faible poids corporel
L’indice de masse corporelle (IMC) est une mesure basée sur le rapport entre le poids corporel (kg) et la taille au carré (m2).
Si l’IMC est très bas, cela peut indiquer que le poids de la personne est insuffisant. C’est souvent lié à la malnutrition, qui est un facteur de risque du carcinome épidermoïde de l’œsophage.
Si l’IMC est élevé, cela révèle un surpoids (IMC compris entre 25 et 30 kg/m2) ou une obésité (IMC supérieur ou égal à 30 kg/m2), qui sont des facteurs de risque de l’adénocarcinome de l’œsophage. On a établi un lien entre un IMC élevé et le RGOP ainsi que l’œsophage de Barrett, ce qui peut expliquer le rapport entre un IMC élevé et l’adénocarcinome de l’œsophage (American Cancer Society, 2016 ; Société Canadienne du Cancer, 2016 ; WCRF/AICR, 2016).
La consommation de boissons alcoolisées
La consommation d’alcool augmente le risque de cancer de l’œsophage. C’est un facteur de risque de carcinome épidermoïde de l’œsophage, et dans une moindre mesure de l’adénocarcinome de l’œsophage. Plus la consommation d’alcool est importante, plus le risque est grand (Société Canadienne du Cancer, 2016 ; WCRF/AICR, 2016).
La consommation d’alcool associée à l’usage du tabac fait augmenter davantage le risque de cancer de l’œsophage que l’un ou l’autre de ces facteurs de risque seuls (American Cancer Society, 2016).