Il est estimé que 7 à 40% des cancers ORL (estimation, tous facteurs confondus) ont pour origine une exposition professionnelle (INRS).
Comme tous les cancers, le cancer du larynx est une pathologie plurifactorielle. Certains facteurs de risque sont identifiés et combinés à d’autres facteurs (notamment individuels), ils sont susceptibles d’augmenter les risques de cancer du larynx. La relative méconnaissance actuelle de la part attribuable aux expositions professionnelles dans la survenue de cancers conduit à ne pouvoir identifier que les facteurs de risque les plus flagrants. A ce titre, le cancer du larynx ne figure pas parmi la liste des maladies professionnelles, contrairement par exemple au mésothéliome, qui se révèle être extrêmement rare en dehors d’un contexte professionnel d’exposition à l’amiante.
Une difficulté repose également sur le délai de latence, qui peut atteindre plusieurs décennies entre une exposition et la manifestation du risque qu’elle a pu engendrer.
Malgré cette difficulté à pouvoir relier des cas individuels de cancer du larynx à des expositions professionnelles à des agents ou substances cancérogènes, un certain nombre de substances sont considérées comme cancérogènes avérés ou suspectés cancérogènes en lien avec le cancer du larynx.
Amiante
L’amiante représente un groupe de minéraux naturels, elle a été utilisée massivement dans l’industrie et les matériaux de construction. La cancérogénicité de l’amiante vis à vis du cancer du larynx est avérée (cf. fiche amiante http://www.cancer-environnement.fr/303-Amiante.ce.aspx)
Le risque était maximal pour les personnes directement en contact avec l’amiante dans des situations professionnelles qui n’ont plus cours aujourd’hui en France, dans les mines ou les industries manufacturières.
Produits bitumeux
En 2013, l’ANSES dans son AVIS relatif à l’« Évaluation des risques sanitaires liés à l’utilisation professionnelle des produits bitumineux et de leurs additifs » indique que : « Les expositions des professionnels aux produits bitumineux et leurs émissions lors de la pose d’enrobés à base de bitumes routiers ou lors de l’asphaltage à base de bitumes durs ont été classées par le CIRC en catégorie 2B, cancérogène possible ».
« Une association positive a été observée entre les expositions professionnelles aux liants bitumineux et à leurs émissions, et l’apparition de cancers du poumon et des voies aérodigestives supérieures (cavité buccale, pharynx, œsophage et larynx) chez les travailleurs lors de la pose de produits d’étanchéité ou lors de l’asphaltage ».
Acide sulfurique
L’acide sulfurique est un acide fort, la respiration de ses vapeurs est très irritante pour la sphère ORL. Il est utilisé en métallurgie, dans la production d’engrais, de piles ainsi que dans l’industrie chimique et pétrochimique.
La Société Canadienne du cancer classe l’acide sulfurique parmi les facteurs connus de risque de cancer du larynx au titre de sa capacité à en léser les tissus de manière chronique.
L’INRS et le CIRC fait état d’un lien avéré entre l’exposition aux brouillards d’acide sulfurique et l’apparition du cancer du larynx. Le risque concerne principalement des expositions d’origines professionnelles.
Activité professionnelle au sein de certaines industries
L’industrie de fabrication du caoutchouc est citée par le CIRC comme Agents cancérogènes pour l’homme avec indications limitées.
La Société Canadienne du Cancer fait état de recherches en cours, destinées à établir un possible lien, entre le fait de travailler dans l’industrie du nickel et de son extraction, de la fabrication d’alcool, ou du travail des métaux, avec un risque professionnel de cancer du larynx.