Présentation
Le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC) est une complication très rare qui peut survenir après l’implantation d’une prothèse mammaire, utilisée en chirurgie plastique, notamment après une mastectomie, ou à visée esthétique.
Les données disponibles provenant des études publiées et des autorités réglementaires indiquent une augmentation du risque de lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC) chez les femmes porteuses d’implants mammaires. Il s’agit d’une forme très rare de lymphomes non hodgkiniens (LNH), des cancers du système lymphatique.
Le LAGC associé à un implant mammaire (LAGC-AIM) survient en moyenne 7 à 15 ans après la pose de l’implant, le plus souvent au-delà de 10 ans. Le LAGC-AIM est plus fréquent après la pose d’implants mammaires à surface texturée, notamment « macro-texturée » comparé à ceux à surface lisse.
Plus de 600 cas de LAGC-AIM ont été recensés dans le monde à ce jour. En France, 56 cas de LAGC-AIM ont été déclarés à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et confirmés sur le plan anatomopathologique par le réseau LYMPHOPATH. L’augmentation du nombre de cas au cours des 3 à 4 dernières années est probablement influencée par une prise de conscience accrue et un diagnostic plus précoce de LAGC-AIM.
Si le risque de LAGC-AIM chez les porteuses d’implants mammaires a été confirmé, il est néanmoins très faible. D’après les études internationales, le taux de LAGC-AIM est estimé à 29 cas pour un million d’implants avant l’âge de 50 ans et de 82 cas pour un million d’implants à 70 ans.
Plusieurs mécanismes ont été suggérés pour expliquer le lien causal, direct ou indirect, de l’implant mammaire dans le développement d’un LAGC-AIM, notamment une réaction inflammatoire et une réponse auto-immune. Une augmentation du risque de polyarthrite rhumatoïde, de syndrome de Sjögren et de syndrome de Raynaud associé à des implants en silicone a été rapportée.
Les données disponibles et la rareté du LAGC-AIM, ne permettent pas de déterminer à ce jour si certains groupes de femmes présentent un risque accru de développer un LAGC-AIM lorsqu’elles sont porteuses d’implants mammaires. En revanche, les données disponibles ne montrent pas de risque accru de cancer du sein (adénocarcinome) chez les femmes porteuses d’implants mammaires par rapport à la population.