Voie d’exposition au perchloroéthylène
La plupart du perchloroéthylène utilisé (75 à 85%) est émis dans l’atmosphère (Ineris, 2005). Il se volatilise également rapidement dans l’air à partir des eaux de surface. La principale voie d’exposition au perchloroéthylène est l’inhalation de vapeurs. L’exposition est principalement d’origine professionnelle.
Exposition professionnelle au perchloroéthylène
Le perchloroéthylène n’existe pas à l’état naturel. Il est largement utilisé comme solvant industriel (nettoyage à sec, agent dégraissant pour les pièces métalliques, etc.). C’est le principal solvant utilisé dans les installations de nettoyage à sec traditionnel depuis plus de 50 ans. D’autres applications incluent le finissage des textiles (blanchiment, teinture, imperméabilisation, etc.), la production des décapants, d’encre d’imprimerie, et il entre dans la composition d’adhésifs et de liquides de nettoyage spécialisés. D’après l’enquête SUMER, en 2003, 0,3% des salariés étaient exposés au perchloroéthylène. Parmi les postes les plus exposés, on retrouve le nettoyage des tissus dans les machines de nettoyage à sec, et l’entretien et la maintenance des équipements (INRS, 2009).
Il existe des procédés de substitution du perchloroéthylène : machines de nettoyage au gaz carbonique, à l’eau ou au siloxane. Ces procédés peuvent néanmoins engendrer d’autres risques. L’utilisation de machines certifiées (norme AFNOR NF 107) permet de maîtriser certains de ces risques (incendie, explosion, etc.) (INRS, 2011).
La valeur limite d’exposition professionnelle au perchloroéthylène pour une moyenne d’exposition de 8 heures est de 335 mg/m3.
L’Anses a cependant recommandé en 2010 d’abaisser cette valeur à 138 mg/m3 pour prévenir des effets neurotoxiques du perchloroéthylène .
Les maladies professionnelles associées à l’exposition professionnelle au perchloroéthylène sont répertoriées dans les tableaux n°12 du régime générale et 21 du régime agricole. Ces tableaux de maladie professionnelle ne concernent pas de localisations cancéreuses, mais d’autres pathologies (troubles cardiaques, neurologiques, hépatiques, rénaux et troubles sanguins).
Exposition environnementale au perchloroéthylène
Certains produits d’utilisation courante contiennent du perchloroéthylène : décapants de véhicule à moteur, détachants, adhésifs et décapants pour le bois (Ineris, 2005). Dans l’air ambiant, sa concentration peut varier de manière importante selon la force de la source d’émission, la vitesse et la direction du vent. Quelques études épidémiologiques se sont intéressées à l’exposition au perchloroéthylène dans l’environnement général (habitation à proximité d’un pressing ou consommation d’eau contaminée), mais celles-ci sont à ce jour rares et de faible qualité méthodologique, ce qui ne permet pas d’estimer d’éventuels risques sanitaires associés à ce type d’exposition (Bukowski, 2011).
En 2009, l’Anses a proposé une valeur guide de l’air intérieur (VGAI) pour le perchloréthylène de 1380 µg/m3 pour une exposition de 1 à 14 jours, et de 250 µg/m3 pour une exposition à long terme supérieure à un an. Cette valeur guide a cependant été élaborée pour les effets non cancérogènes de perchloréthylène : le mécanisme d’action des effets cancérogènes n’étant pas établi, il n’est pas possible de proposer une VGAI protégeant de ces effets (voir aussi la fiche d’information sur les valeurs de référence).
En 2010, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a publié un avis préconisant « la cessation ou la limitation de l’exposition en supprimant ou réduisant les transferts de tétrachloroéthylène ou en éradiquant la source ». Le HCSP recommande dans son rapport de réaliser une campagne de mesure des concentrations de tétrachloroéthylène dans les pressings et dans tous les logements et locaux ouverts au public se trouvant au-dessus ou à proximité immédiate de ces installations (HCSP, 2010).