Des nombreuses études ont laissé entendre que la consommation alimentaire de soja pouvait réduire le risque de développer un cancer du sein. Chez les femmes asiatiques, des études ont établi que la consommation d’isoflavones et de produits dérivés du soja est associée à une réduction significative du risque de cancer du sein d’environ 30 %, en particulier si la consommation de soja commence à l’adolescence (Nagata, 2014). Cet effet apparaît plus spécifique chez les femmes non ménopausées. Cependant, il est clair qu’un certain nombre d’autres facteurs associés au style de vie empêche de conclure sur la spécificité́ de leur effet. Le rapport d’expertise collective international publié en 2018 a conclu à l’absence de preuve quant à un lien entre la consommation de soja et le risque de cancer du sein avant comme après la ménopause (WCRF, 2018).
En occident, la consommation des dérivés du soja fait l’objet de diverses controverses concernant ses effets sur le risque de cancer du sein. Selon certains, il aurait un effet protecteur, tandis que d’autres considèrent que sa consommation serait plutôt défavorable. En revanche, l’impact délétère d’un excès de consommation de ces produits fait consensus et incite à la prudence. Les autorités sanitaires recommandent de ne pas dépasser chez l’adulte une consommation d’isoflavones de 1 mg par kilogramme de poids corporel et par jour (AFSSA, 2005).
Concernant les compléments alimentaires à base de soja, l’étude de cohorte française E3N a observé une association entre la consommation de compléments alimentaires à base de soja et une augmentation du risque de cancer du sein, spécifiquement pour les tumeurs non hormono-dépendantes ou chez les femmes qui ont déjà des cas de cancers du sein dans leur famille (Touillaud, 2019).
Chez les femmes en rémission, guéries du cancer du sein, une méta-analyse combinant les résultats de plusieurs études d’études de cohortes incluant plus de 11000 patientes a montré que la consommation alimentaire de soja était associée à une diminution du risque de récidive et peut-être une augmentation de la survie (Chi, 2013 ; Zhang, 2017), mais ces résultats nécessitent d’être confirmés. Pendant les traitements d’un cancer du sein, une étude a suggéré que la consommation de soja améliorerait la qualité de vie des patientes. Cependant, ces résultats obtenus sur un échantillon de petite taille restent à confirmer et il serait nécessaire de vérifier l’absence d’effets délétères. Les données scientifiques étant peu nombreuses, d’autres études sont requises pour conclure avec certitude sur les bénéfices et l’absence de risques. A l’heure actuelle, le principe de précaution reste de mise.