Facteurs de risque individuels
Les prédispositions génétiques
Des maladies héréditaires peuvent être associées à un sarcome des tissus mous. Les maladies génétiques rares suivantes, font augmenter le risque d’être atteint d’un sarcome des tissus mous :
- Le rétinoblastome est une tumeur cancéreuse qui prend naissance dans la rétine (membrane au fond de l’œil). Il affecte surtout les enfants.
- Le syndrome de Werner cause un vieillissement rapide et prématuré, après la puberté.
- Le syndrome de Li-Fraumeni (maladie génétique héréditaire due à la mutation du gène p53 (gène suppresseur de tumeur) est lié à une hausse du risque d’apparition de plusieurs types de cancer, dont le sarcome des tissus mous.
- La polypose adénomateuse familiale (PAF), maladie caractérisée par des mutations du gène APC (adenomatous polyposis coli), entraine le développement de centaines de polypes du côlon. Ceux-ci sont des tumeurs bénignes mais peuvent évoluer en cancer du côlon. Une fréquence élevée de tumeurs desmoïdes intra-abdominales est observée chez certains de ces patients.
- La neurofibromatose de type I, aussi appelée maladie de von Recklinghausen, touche le système nerveux. C’est une affection qui engendre la formation de tumeurs à l’intérieur des tissus nerveux, dans la peau et sous la peau. Les personnes atteintes de neurofibromatose de type I risquent davantage d’avoir certains cancers, dont le sarcome des tissus mous.
- La neurofibromatose de type II, maladie associée à des schwannomes du nerf auditif ou d’autres nerfs. D’autres types de tumeurs comme les méningiomes et des gliomes peuvent se développer à partir des cellules du système nerveux.
- Le syndrome de Gardner engendre la formation d’un grand nombre de polypes dans le côlon, ainsi que de tumeurs dans les os et les tissus mous.
Des travaux de recherche sont en cours afin d’identifier des gènes de prédisposition aux sarcomes. C’est notamment l’objectif de l’étude ISKS (International Sarcoma Kindred Study) dans laquelle des oncogénéticiens analysent le patrimoine génétique d’environ 800 familles au sein desquelles des cas de sarcomes ont été diagnostiqués. Une équipe française du CHU de Marseille participe à ce travail.
Lymphœdème chronique
Le lymphœdème est une accumulation de liquide (lymphe) dans les tissus du corps qui se manifeste par un gonflement. Un lymphœdème chronique (c’est-à-dire qui dure dans le temps) peut causer un lymphangiosarcome, aussi appelé syndrome de Stewart et Treves. C’est un type rare de sarcome des tissus mous qui apparaît dans les vaisseaux lymphatiques.
Infections virales
Certaines infections virales font également augmenter le risque de sarcome des tissus mous.
- L’herpès-virus lié au sarcome de Kaposi (HVSK) est aussi appelé herpès-virus humain 8 (HHV-8). Ce virus peut causer l’apparition d’un type rare de sarcome appelé sarcome de Kaposi (SK).
- Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) fait augmenter le risque de sarcome de Kaposi et de sarcome des tissus mous. A noter qu’il n’existe aucun lien entre le sarcome des tissus mous et une blessure ou un traumatisme.
Facteurs de risque environnementaux
Exposition aux rayonnements ionisants
L’exposition aux rayonnements ionisants est un facteur de risque avéré de cancer professionnel des tissus mous, elle concerne principalement le monde médical. Voir aussi notre fiche d’information Radioactivité (rayonnements ionisants) et cancer
Les personnes qui reçoivent une radiothérapie comme traitement d’un autre cancer risquent davantage d’être atteintes d’un sarcome des tissus mous. C’est particulièrement vrai pour les personnes qui ont reçu une radiothérapie pour un lymphome hodgkinien, un lymphome non hodgkinien ou un cancer du sein.
Le sarcome des tissus mous apparaît souvent dans la région du corps qui a été traitée par radiothérapie. Il se passe en moyenne 10 ans entre le contact avec la radiation et le diagnostic de sarcome des tissus mous.
Moins de 5 % des sarcomes sont causés par la radiothérapie. Il est important de noter que les avantages de la radiothérapie comme traitement du cancer surpassent le risque accru d’être atteint d’un sarcome des tissus mous.
Exposition au dioxyde de thorium
Le dioxyde de thorium (Thorotrast) est une solution radioactive qu’on utilisait dans les années 50 comme produit de contraste pour accroître l’efficacité des images radiologiques des vaisseaux sanguins et des artères, des voies nasales et des cavités des sinus.
Le dioxyde de thorium était injecté dans une veine et il s’accumulait ensuite dans le foie, la rate et la moelle osseuse.
Les personnes qui ont été exposées au dioxyde de thorium risquent davantage de développer un angiosarcome du foie, qui est un type de sarcome des tissus mous, parfois jusqu’à 45 ans après l’exposition. L’exposition à des doses élevées majore le risque.
Facteurs de risque professionnels
Exposition au chlorure de vinyle
Le chlorure de vinyle est un produit cancérogène avéré, auparavant utilisé dans la fabrication de plastique et interdit en France depuis 1976. Il est responsable du développement d’un sarcome qui touche le foie (le plus gros des viscères). Être en contact avec du chlorure de vinyle au travail accroît le risque d’angiosarcome du foie, un type de sarcome des tissus mous. Il existe un tableau de reconnaissance de ce cancer en maladie professionnelle : voir le tableau n°52 : Régime Général Affections provoquées par le chlorure de vinyle monomère.
Voir aussi notre fiche Chlorure de vinyle
Exposition à l’arsenic
L’exposition professionnelle à l’arsenic augmente le risque d’angiosarcome du foie, qui est reconnu comme maladie professionnelle. Voir le Tableau n°20 du Régime Général Affections professionnelles provoquées par l’arsenic et ses composés minéraux et le Tableau n°10 du Régime Agricole, Affections professionnelles provoquées par l’arsenic et ses composés minéraux.
Voir aussi notre fiche Arsenic