Il existe des centaines de substances dont l’effet cancérogène est suspecté, c’est-à-dire que leur effet cancérogène est débattu dans la communauté scientifique en raison de données actuellement insuffisantes pour conclure.
A ce jour, 93 substances sont classées « cancérogènes probables » (groupe 2A), 320 « cancérogènes possibles » (groupe 2B), et 501 ne peuvent pas être classées par manque de données fiables (CIRC, 2022).
Parmi ces substances, les gouvernements peuvent prendre différents types de mesures pour en limiter l’utilisation : l’interdiction, au nom dans ce cas du principe de précaution, ou la substitution, comme l’indique le règlement REACH.
Polluants de l’air intérieur
Environ 1,5% des décès annuels par cancer du poumon sont dus à l’exposition à des substances cancérogènes présentes dans l’air à l’intérieur des habitations (données mondiales de l’OMS, 2011).
Certains polluants de l’air intérieur sont en effet des cancérogènes avérés (groupe 1 du CIRC), tels que le formaldéhyde, le radon et le benzène. Les recommandations suivantes permettent d’améliorer la qualité de l’air intérieur et lutter contre les risques d’exposition à ces substances :
- Aérer 10 minutes par jour hiver comme été en ouvrant les fenêtres permet de renouveler l’air intérieur et de réduire la concentration des polluants dans le logement
- En période de travaux ou de bricolage, de nombreux produits chimiques peuvent être utilisés. Il est conseillé de sortir régulièrement de la pièce pour faire des pauses, d’aérer, de travailler si possible à l’extérieur, de porter des protections adaptées et de refermer les récipients pour éviter qu’ils ne s’évaporent.
- Aérer très largement pendant et après vos activités de nettoyage, limitez-vous aux quelques produits qui vous semblent indispensables et réduisez les quantités utilisées.
- Evitez les parfums d’intérieur, les bâtons d’encens, les bougies parfumées, les sprays qui contiennent des substances chimiques nocives, respectez les doses préconisées sur la notice.
- Soyez particulièrement vigilants lors de l’utilisation de produits nocifs, inflammables, corrosifs ou toxiques, notamment pour les produits qui peuvent être stockés depuis plusieurs années dans une cave ou un placard (voir symboles de danger sur les étiquettes). Il est recommandé d’utiliser ces produits dans des endroits aérés et de respecter les précautions d’utilisation.
- Stockez les produits hors de portée des enfants, dans un endroit aéré de préférence, respectez les précautions et modes d’emploi des produits, sortez vos plantes d’intérieur à l’extérieur pour les traiter ou aérer au moment du traitement.
- Pour les lieux concernés par une exposition au radon, l’aération et une isolation efficaces sont indispensables pour limiter sa concentration à l’intérieur des bâtiments et donc les risques associés.
Il est possible d’agir pour améliorer la qualité de l’air intérieur, notamment en choisissant des matériaux émettant moins de substances polluantes grâce à l’étiquetage mis en place et en améliorant les conditions d’aération des locaux.
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Radiofréquences émises par les téléphones portables
En 2011, le CIRC a classé les radiofréquences émises par les téléphones portables comme cancérogènes possibles pour l’homme (groupe 2B) pour le risque de gliome, un type de tumeur cérébrale.
Compte tenu des interrogations qui subsistent sur les effets sanitaires (notamment à long terme) des radiofréquences, des recommandations nationales visent à limiter l’exposition aux ondes émises par les téléphones portables :
- Téléphoner avec une oreillette : cela permet d’éloigner le téléphone de la tête
- Privilégier les SMS : le téléphone est alors éloigné de la tête, et le niveau d’émission d’ondes émises est diminué.
- Protéger encore plus les enfants et les jeunes : pour diminuer leur durée d’exposition et parce que leur organisme est en développement.
- Eloigner le téléphone des implants électroniques (pacemaker, pompe à insuline, etc.) : il pourrait en perturber le fonctionnement
- Ne pas téléphoner dans les zones de mauvaise réception
- Eloigner le téléphone juste après numérotation : c’est lors des premières secondes que l’émission d’ondes est la plus forte (recherche de l’antenne relais la plus proche)
- Eviter les appels en déplacement à grande vitesse
- S’informer sur son équipement (DAS : débit d’absorption spécifique, il quantifie le niveau d’exposition maximal aux ondes électromagnétiques pour une utilisation à l’oreille).
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Substances à effet perturbateur endocrinien
Les perturbateurs endocriniens (PE) sont « des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants ».
L’estimation des effets des PE sur la santé humaine est complexe, notamment du fait de leur multiplicité, de leurs mécanismes d’action et de l’exposition à faibles doses dans l’environnement.
Le rôle de plusieurs substances PE comme les phtalates ou le bisphénol A est aujourd’hui suspecté dans l’apparition de cancers hormonaux-dépendants (cancer du sein, de l’utérus, de la prostate et des testicules), mais les données actuellement disponibles ne permettent pas de confirmer ce lien chez l’Homme.
Des recommandations ont été émises par l’Anses (juillet 2011) en direction des jeunes enfants, des femmes enceintes ou qui allaitent. Ces populations correspondent à des périodes de vulnérabilité potentielle vis-à-vis de l’exposition à des perturbateurs endocriniens.
Concernant l’exposition au bisphénol A (BPA) :
- Eviter d’utiliser de la vaisselle et des récipients en plastique polycarbonate pour la conservation des aliments et des boissons ainsi que le réchauffage au micro-ondes.
- S’ils sont utilisés, éviter de les chauffer (au micro-ondes, au bain-marie) pour éviter la libération de molécules de bisphénol A dans l’alimentation
- Ne pas verser de boissons ou d’aliments très chauds dans les récipients en polycarbonate.
- Adopter une alimentation variée et équilibrée et privilégier, dans la mesure du possible, les produits frais :
- Eviter l’achat de canettes ou de conserves. Si ces dernières sont utilisées, vider leur contenu dans une casserole pour les faire réchauffer.
- Continuer à allaiter son bébé : les bénéfices de l’allaitement sont plus importants pour lui que le risque potentiel lié à la présence de bisphénol A dans le lait maternel.
- Acheter des biberons sans bisphénol A. Etre vigilant en particulier lors de déplacements à l’étranger dans des pays où des biberons à base de BPA peuvent être encore commercialisés.
- Continuer à utiliser des préparations ou des aliments pour nourrissons : pour votre bébé, les bénéfices d’une alimentation spécifique, adaptée à ses besoins, sont plus importants que le risque potentiel lié à l’exposition au bisphénol A.
- Il est conseillé aux caissières manipulant des tickets de caisse thermiques de porter des gants, surtout si elles sont enceintes.
Le BPA se trouve dans les récipients en polycarbonate ou en résines époxy. Bien qu’aucun étiquetage ne soit obligatoire pour les récipients en polycarbonate, certains peuvent comporter un pictogramme :
- le sigle PC, qui indique qu’il s’agit de polycarbonate
- le chiffre 7 entouré d’un triangle, qui indique que le matériau utilisé est probablement du polycarbonate (mais pas obligatoirement)
Concernant les phtalates, il est conseillé de ne pas stocker longtemps et à température élevée les eux minérales dans les bouteilles en plastique. Le chiffre 1 entouré d’un triangle indique la présence polyéthylène téréphtalate dans plastiques (bouteilles d’eau minérale et autres boissons principalement).
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Polychlorobiphényles (PCB) et consommation de poissons d’eau douce
Les polychlorobiphényles (souvent abrégés en PCB), sont des polluants organiques persistants, qui se désagrègent très peu dans l’environnement. Ils sont classés cancérogènes probables (groupe 2A) par le CIRC. L’alimentation constitue la principale source d’exposition aux PCB ; certains poissons d’eau douce notamment peuvent être contaminés.
L’Anses recommande de limiter les consommations de poissons d’eau douce fortement bio-accumulateurs (anguille, barbeau, brème, carpe, silure) :
- à 1 fois tous les 2 mois pour les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes ainsi que les enfants de moins de 3 ans, les fillettes et les adolescentes,
- à 2 fois par mois pour le reste de la population
Dans certaines zones fortement contaminées, la consommation de certaines espèces de poissons est interdite (voir auprès des préfectures concernées).
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