Les Systèmes d’Informations Géographiques (SIG) : un outil pour comprendre les liens cancer – environnement

Présentation

Un système d’information géographique, souvent abrégé en SIG, est « un ensemble organisé de matériels informatiques, de logiciels, de données géographiques, et de personnel capable de saisir, stocker, mettre à jour, manipuler, analyser et présenter toutes formes d’informations géographiquement référencées »1 (F. de Blomac, 1994). Un SIG permet à travers la cartographie de représenter différentes variables ponctuelles (habitations, industries,…), linéaires (routes, fleuves,…) ou surfaciques (zones industrielles, agricoles, urbaines,…) et d’analyser leur distribution géographique et leurs interactions.

  • Qu’est-ce qu’un système d’information géographique ?

    Développés depuis les années 80, les SIG sont utilisés dans l’ensemble des domaines de la géographie (aménagement du territoire, les transports, l’agriculture, l’environnement…). Avec la forte émergence de la géographie et de la santé depuis les années 70, l’utilisation des SIG apparaît comme un outil pertinent pour révéler les inégalités territoriales de santé, principalement dans les deux domaines d’études suivants2

    • la connaissance et la surveillance de l’impact des maladies sur les populations, et des facteurs de risque qui y sont associés ;
    • l’analyse spatiale des ressources sanitaires et de l’accessibilité au système de santé.

    Etapes de la construction d’un Système d’Information Géographique 3

  • Modalités d’application d’un SIG dans la relation cancer – environnement

    Depuis plusieurs années, l’outil SIG est utilisé dans les études épidémiologiques et notamment en santé environnementale. Cette dynamique résulte de son utilité pour caractériser et spatialiser des expositions environnementales, des populations et des espaces à risques, ainsi que pour une mieux comprendre des facteurs associés aux inégalités sociales, environnementales et territoriales de santé.
    Le SIG permet de croiser des données médicales (patients, hôpitaux, centres de soins) avec des données environnementales (socio-économiques, expositions à des substances…), et de remédier aux imprécisions des méthodes classiques utilisées en épidémiologie. Par exemple, des indicateurs objectifs d’exposition environnementale ou des indicateurs socio-économiques géolocalisés peuvent être fournis grâce au SIG 4. Dans l’étude des relations entre des expositions à des facteurs environnementaux et les risques de cancers, le SIG permet de (InVS, 2010) :

    • géoréférencer des données, c’est-à-dire d’attribuer des coordonnées géographiques à un objet afin de le localiser dans l’espace, et d‘identifier l’ensemble du contexte environnemental ;
    • délimiter la zone d’étude et les populations exposées ;
    • construire des indicateurs. Le SIG est utilisé pour combiner les données afin de créer de nouvelles informations (par exemple, des indicateurs d’exposition au trafic ou à une pollution de type industriel, etc.) qui permettent une analyse statistique (détection de cluster, etc.) et une modélisation des statistiques spatiales.
    • communiquer et partager les informations cartographiées et directement utilisables avec les différents acteurs concernés. .

    Par ses options de modélisation, le SIG facilite les études rétrospectives en reconstituant des situations à risque localisées dans l’espace et dans le temps. Il tient compte du temps de latence de la maladie étudiée de façon rétrospective par la construction d’indicateurs d’exposition environnementale.
    L’utilisation et le développement des SIG permettent ainsi de dépasser les techniques descriptives habituelles et de faire face aux difficultés méthodologiques auxquelles se heurtent les études épidémiologiques classiques menées en cancérologie.

  • Références

    1. F. de Blomac, Manuel Hubert, Rony Gal 1994 : Arc-Info – Concepts Et Applications En Géomatique, HERMES SCIENCE PUBLICATIONS

    2. H. Picheral , 2001 : Dictionnaire raisonné de géographie de la santé

    3. Source ESRI France

    4. Philippe Apparicio et Marie-Soleil Cloutier, 2007 : Chapitre 9. Systèmes d’Information Géographique et santé. Dans Géographie de la santé. Un panorama. Sébastien Fleuret et Jean-Pierre Thouez.

    Les fiches sur ce thème

Auteur : Jeffrey Blain et Alice Denoyel, Lyon

Relecture : Virginie Chasles (Université Jean Moulin Lyon 3)

Mise à jour le 19 juil. 2022

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