La dernière enquête du Baromètre santé de l’INPES menée en 2010 (enquête téléphonique, représentative de la population de France métropolitaine âgée de 15 à 75 ans) auprès de plus de 27 000 individus, montre l’augmentation récente du tabagisme en France, alors qu’il était en baisse depuis plus de 20 ans. Mais l’ensemble des résultats est contrasté : la proportion de fumeurs de plus de 10 cigarettes par jour est en baisse, tandis que la proportion de fumeurs quotidiens apparaît en augmentation par rapport à 2005, en particulier chez les femmes âgées de 45 à 65 ans. Néanmoins, l’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif, et notamment sur les lieux de travail (2007), a pu contribuer à la diminution du nombre de cigarettes fumées quotidiennement (InVS, Bulletin Epédmiologique Hebdomadaire, 2011).
L’InVs vient de publier en mai 2017 la dernière enquête du Baromètre santé 2016. Elle montre qu’ en 2016 en France, 34,5% des 15-75 ans fumaient du tabac, 28,7% quotidiennement. Ces prévalences sont stables depuis 2010, après la hausse observée entre 2005 et 2010. Néanmoins, entre 2010 et 2016, le tabagisme quotidien a diminué parmi les hommes de 25-34 ans (de 47,9% à 41,4%) et parmi les femmes de 15-24 ans (de 30,0% à 25,2%). Sur la même période, la prévalence du tabagisme quotidien a augmenté de 35,2% à 37,5% parmi les personnes aux revenus de la tranche la plus basse, alors qu’elle a diminué de 23,5 à 20,9% parmi les personnes aux revenus de la tranche la plus haute (InVS, BEH n°12, 2017).
31 mai : journée mondiale sans tabac
L’OMS a institué la Journée mondiale sans tabac en 1987 pour faire mieux connaître, partout dans le monde, l’épidémie de tabagisme et ses effets mortels. Le tabagisme est la plus importante épidémie évitable à laquelle les soignants sont confrontés. Cette journée, organisée chaque année le 31 mai est axée autour des dangers du tabac pour la santé et de l’action antitabac de l’OMS.
3ème plan cancer 2014 – 2019
La lutte contre les cancers liés au tabac figure dans les objectifs prioritaires du 3ème plan cancer 2014-2019. Pour cela, un Programme national de réduction du tabagisme est lancé avec deux priorités de santé affichées : éviter l’entrée dans le tabagisme, en priorité chez les jeunes, et favoriser l’arrêt du tabac pour tous. L’objectif fixé est de réduire d’un tiers la prévalence du tabagisme quotidien dans la population adulte pour atteindre une prévalence de 22 % de fumeurs d’ici la fin du Plan. Cet effort mettra la France en situation de passer sous la barre des 20 % de fumeurs dans les 10 ans et pourra ainsi sauver près de 15 000 vies chaque année (Plan Cancer 2014-2019).
Le Programme national de réduction du tabagisme reposera sur quatre grands principes :
- dissuader l’entrée dans le tabagisme pour éviter que celui-ci ne touche les enfants et ne s’installe chez les jeunes,
- faciliter son arrêt,
- mener une politique des prix cohérente avec l’objectif de santé publique,
- associer les buralistes à cette démarche.
Ce programme d’actions sera défini en concertation avec les parties prenantes avant l’été 2014. En tant que composante à la fois du Plan cancer et de la Stratégie nationale de santé, il sera piloté par le ministre en charge de la santé. Les actions seront inscrites dans le PLFSS 2015 et dans la future loi de Santé publique.
Moi(s) sans tabac, le premier défi de santé publique grandeur nature jamais organisé en France
Le principe de cette campagne qui vient d’être lancée en octobre 2016 est d’inciter un maximum de fumeurs à arrêter de fumer pendant au moins 30 jours, à partir du 1er novembre prochain. Une initiative toujours gagnante, quand on sait qu’un mois sans tabac multiplie par 5 les chances d’arrêter de fumer définitivement… Tout au long de l’opération, les participants bénéficieront d’un accompagnement sur mesure. Et pour motiver encore plus de fumeurs, une campagne de communication massive est déployée à partir du 10 octobre.
Spot de la campagne « Moi(s) sans tabac » par affairessociales-et-sante