La prédisposition génétique est considérée comme étant un facteur de développement du cancer de l’estomac dans 5 à 10 % des cas. Par exemple, le fait d’être du groupe sanguin A (La Vecchia, 2012 ; CIRC, 2000), sans en connaître la raison. D’autres facteurs, plus étudiés, peuvent être cités.
Le syndrome de Lynch (HNPCC)
Cette anomalie concerne les gènes MLH1 et MSH2 contrôlant la réparation des erreurs lors de la duplication de l’ADN, au moment de la division cellulaire. La principale conséquence de cette anomalie est le développement d’un cancer colorectal précoce (entre 40 et 50 ans) ainsi que le développement du cancer de l’endomètre chez les femmes. Toutefois, il est reconnu comme facteur de risque du cancer de l’estomac par le WCRF/AICR, l’INCa et la HAS, même si le risque est bien moins important que pour le cancer colorectal.
Le cancer gastrique diffus héréditaire
Selon la HAS, 1 à 3 % des cancers gastriques seraient héréditaires. Le cancer gastrique diffus héréditaire se caractérise par une transmission autosomique dominante du gène CDHI muté. Ce gène code pour la protéine E-Cadhérine impliquée dans le processus d’adhésion intercellulaire.
Le diagnostic est généralement plus précoce que dans les formes sporadiques (certains patients de moins de 18 ans). Comparé à celui des formes sporadiques, le pronostic de survie à 5 ans (10%) est très bas (INCa, 2009 ; HAS, 2011).
Les antécédents
Les antécédents familiaux
Des antécédents de cancer de l’estomac dans la famille sont évoqués dans 10 à 30 % des cas (ANSES, 2011 ; HAS, 2011). Certaines études ont mis en avant un risque plus important de cancer chez les personnes dont un membre de la famille proche (1er degré : parents, frères/sœurs) avait déjà été atteint. Ce risque reste assez faible mais fait l’objet d’une démarche de prévention spécifique.
Les antécédents médicaux
De manière générale, tout mécanisme pouvant entrainer une lésion chronique de l’estomac peut être à l’origine d’une dégénérescence cellulaire cancéreuse.
Le reflux gastro-œsophagien (RGO), trouble caractérisé par la remontée (reflux) du contenu de l’estomac (y compris de l’acide gastrique) dans l’œsophage, qui cause des brûlures d’estomac et de l’inconfort dans la partie supérieure de l’abdomen ou au thorax. L’acide gastrique peut endommager le tissu de l’extrémité inférieure de l’œsophage. Le reflux gastro-œsophagien est un facteur de risque du cancer de l’œsophage. Des études récentes ont laissé entendre que ce type de reflux pourrait également accroître le risque de cancer du cardia et de la région où l’œsophage rejoint l’estomac (jonction œsophago-gastrique).
Les maladies les plus courantes sont celles pouvant être causées par H. pylori, par exemple la gastrite atrophique chronique et la métaplasie intestinale.
Le syndrome de Barrett, se caractérise par une modification des cellules recouvrant normalement l’intérieur de l’estomac dans le bas l’œsophage, juste au-dessus de la jonction normalement située entre l’estomac et l’œsophage ; à l’origine de sécrétions acides provoquant des lésions chroniques sur l’œsophage et l’estomac. Ce syndrome est clairement associé aux cancers gastriques distal et proximal.
Le fait d’avoir subi une gastrectomie partielle (le risque augmentant 10 à 15 après l’intervention et serait multiplié par huit après 25 ans).
Une gastrite biermérienne, due à la maladie de Biermer (qui peut, entre autre, atrophier les glandes de l’épithélium gastrique). Peuvent aussi être cités la maladie de Ménétrier, les polypes gastriques (rares, et surtout si supérieurs à 2 cm), l’ulcère gastrique (non prouvé avec certitude), la dysplasie épithéliale gastrique et les personnes traitées plus d’un an par antisécrétoires gastriques.
Le CIRC indique que des syndromes de polypose gastrointestinaux peuvent être des facteurs de risque du cancer de l’estomac (exemples, le syndrome de Peutz-Jeghers impliquant la mutation d’un gène suppresseur de tumeur ou la Polypose adénomateuse familiale) (CIRC, 2000).