Cancer du testicule

Le saviez-vous ?

Le cancer du testicule (on parle aussi de tumeur germinale du testicule) est le cancer le plus fréquent chez l’homme entre 20 et 35 ans. Il s’agit d’un cancer rare et de bon pronostic.

L’augmentation récente de l’incidence des cancers du testicule, ses variations géographiques, et son évolution chez les populations migrantes favorisent l’hypothèse d’une origine environnementale du cancer du testicule.c

Le seul facteur de risque connu en lien avec le développement d’un cancer du testicule est la cryptorchidie, c’est-à-dire l'absence de descente spontanée de l'un ou des deux testicules dans leur position normale.

L’étude des liens entre les cancers du testicule et la cryptorchidie et l’exposition aux pesticides constitue des voies de recherche actuellement privilégiées dans l’étude de cette maladie.

Il n’y pas à ce jour de facteur de risque professionnel ou environnemental avéré en lien avec les cancers du testicule.

Plusieurs facteurs de risque sont suspectés et restent à confirmer, notamment des expositions pendant la vie in-utéro ou l’enfance, l’exposition à des pesticides ou perturbateurs endocriniens, à des produits de l’industrie lourde et de transformation, ainsi que le lieu de résidence.

Présentation

Dans cette fiche d’information, seules les tumeurs germinales (TG) du testicule seront traitées (il existe également des tumeurs non germinales, très rares, non évoquées dans cette fiche).

Les TG du testicule sont le cancer le plus fréquent de l’homme entre 20 et 35 ans (Inserm, 2008). Il s’agit d’un cancer rare et de bon pronostic : il représente 0.6% des nouveaux cas de cancers et 0.1% des cas de décès (INCa, 2010).

Au cours des 30 dernières années, on constate une augmentation de l’incidence des tumeurs germinales du testicule : en France, le taux d’incidence a augmenté de 2,5% par an entre 1980 et 2005 (passant de 3,4 pour 100 000 en 1980 à 6,4 pour 100 000 en 2005) (Belot, 2008).

En parallèle, lors de cette période, d’importants progrès thérapeutiques ont permis de diminuer considérablement la mortalité associée à ce cancer (diminution de 4,4% par an entre 1980 et 2005).

  • Cryptorchidie et tumeur germinale du testicule

    La cryptorchidie est l’absence de testicules dans les bourses à la naissance. Elle constitue le seul facteur de risque démontré dans le développement d’une tumeur germinale du testicule.

    Des facteurs de risque individuels évoqués

    De nombreuses études se sont intéressées aux facteurs de risques individuels pouvant être à l’origine des tumeurs germinales du testicule : ethnie, catégorie socio-professionnelle, taille et poids de naissance, etc. (McGlynn, 2009 ; Swerdlow, 1991).

    Cependant, les études ne montrent pas de résultats concordants et convaincants, si bien qu’à ce jour, aucun de ces facteurs n’a été avéré facteur de risque de tumeur germinale du testicule.

  • Tumeurs germinales du testicule : des hypothèses environnementales

    L’augmentation récente de l’incidence des tumeurs germinales (TG) du testicule, ses variations spatiales, et son évolution chez les populations migrantes favorisent l’hypothèse de l’origine environnementale du cancer du testicule.

    En raison de l’augmentation de l’incidence des TG du testicule ces dernières années et de son pic d’incidence se situant chez des hommes jeunes, des hypothèses de lien avec des expositions environnementales pendant le développement intra-utérin et la période pubertaire (périodes critiques du développement génital) sont évoquées (Rajpert-de Meyts, 2007). Ces hypothèses pourraient expliquer l’apparition des TG du testicule chez les hommes jeunes.

    On constate également que l’incidence des tumeurs germinales est plus élevée dans les pays industrialisés (Australie, Amérique du Nord, Europe), et qu’elle présente en Europe des variations spatiales avec un gradient Est/Ouest dans les régions baltiques et Nord/Sud en Europe de l’Ouest (Huyghe, 2007).

    Enfin, on a constaté des variations de taux d’incidence entre générations chez les populations migrantes : alors que les personnes nées à l’étranger gardaient un taux d’incidence similaire à celui de leur pays d’origine, leurs descendants avaient un taux similaire à celui du pays d’accueil (Schmiedel, 2010).

    Malgré les incertitudes qui persistent sur les causes de ce cancer, l’ensemble de ces constatations laissent penser que des facteurs environnementaux et/ou professionnels pourraient être en cause, et qu’un mécanisme hormonal, notamment pendant le développement du fœtus in utero, pourrait être impliqué (Skakkebaek, 2001).

    La rareté de la maladie rend difficile la mise en place d’études épidémiologiques sur le cancer du testicule. Malgré l’absence de données directes chez l’homme, les substances chimiques d’origine anthropique sont suspectées de contribuer à l’apparition du cancer des testicules, par l’action œstrogénique ou anti-androgénique de ces composés sur les testicules.

    Cependant, on ignore toujours les substances en cause parmi les perturbateurs endocriniens présents dans l’environnement ; on ne sait rien non plus de leurs mécanismes d’action, ni des risques de cancer qui y sont associés.

  • Facteurs de risque environnementaux et professionnels

    Plusieurs types d’expositions environnementales et/professionnelles ont été suspectés comme facteurs de risque des tumeurs germinales (TG) du testicule. Les résultats des études étant contradictoires, l’analyse de la littérature scientifique ne permet pas de dégager d’hypothèses fortes et cohérentes dans ce domaine.
    Il n’y a à ce jour aucun facteur de risque professionnel ou environnemental avéré des TG du testicule. Plusieurs facteurs sont en revanche suspectés bien que non confirmés, notamment des expositions in-utéro ou dans l’enfance :

    L’exposition à des pesticides, perturbateurs endocriniens

    Le pic d’incidence du cancer du testicule survenant entre 20 et 35 ans, l’hypothèse environnementale (y compris en milieu de travail) se focalise notamment sur des expositions à des perturbateurs endocriniens pendant les périodes critiques de développement des fonctions génitales, c’est-à-dire la vie intra-utérine et la puberté.

    L’exposition aux pesticides est notamment suspectée. Deux études de grande ampleur en Norvège et aux Etats-Unis (Kristensen, 1996 ; Rodvall, 2003) ont notamment observé une augmentation de l’incidence des TG du testicule chez les fils d’agriculteurs ayant utilisé de fortes quantités d’engrais et chez les applicateurs de pesticides.

    Ces études mettent en avant le rôle potentiel de l’exposition aux pesticides dans la survenue de cancer du testicule.

    Elles doivent cependant être validées par d’autres études incluant de meilleures caractérisations des types et modalités d’expositions aux différents pesticides. L’exposition pendant la vie utérine et la période pubertaire doit en particulier être investiguée.

    L’exposition à des produits issus de l’industrie lourde et de transformation

    Les expositions professionnelles en milieu industriel (métallurgie, fonderie, chimie, etc.) ont été investiguées.

    Certaines études se sont intéressées aux expositions aux produits issus de l’industrie lourde et de transformation, mais le nombre de cas et les multiples expositions rendent les résultats difficiles à interpréter.

    Le rôle de l’exposition au zinc et au cadmium chez les ouvriers métallurgistes a été suspecté, mais les niveaux d’exposition aux produits n’ont pas été précisés, ne permettant donc pas de conclure. Aucun effet majeur lié aux expositions professionnelles en milieu industriel n’a à ce jour été démontré dans la survenue du cancer du testicule (Inserm, 2008).

    Lieu de résidence

    L’association entre le lieu de résidence et l’incidence du cancer du testicule a été investiguée.

    Les études disponibles présentent cependant des conclusions contradictoires et souffrent de l’absence de caractérisation précise des milieux et d’une prise en compte de l’histoire résidentielle.

    Aucune association n’a donc été mise en évidence à ce jour (Inserm, 2008).

  • Evolutions récentes

    Le cancer du testicule constitue un problème émergent de santé publique et un axe de recherche majeur.

    La recherche d’une association entre l’exposition aux pesticides et le cancer du testicule est une voie de recherche privilégiée dans l’investigation des causes de cette maladie ; elle nécessite des études spécifiques incluant une caractérisation précise des types et modalités d’exposition.

    Une autre voie de recherche majeure est l’association entre cryptorchidie et cancer du testicule. C’est aujourd’hui le facteur de risque le mieux documenté.

Auteur : Département Prévention Cancer Environnement, Centre Léon Bérard

Relecture : Dr Aude Fléchon, oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon.

Mise à jour le 19 juil. 2022

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