Age
Il existe un net accroissement du nombre de cas de cancer de la vessie avec l’âge. Respectivement 85% des hommes atteints de tumeurs de vessie ont plus de 60 ans et 43% plus de75 ans (ces chiffres sont 89% et 61% pour les femmes).
Tabac
Aujourd’hui en France, le tabac est le premier facteur de risque du cancer de vessie.
Le tabac est classé cancérogène certain pour l’homme par le CIRC (groupe 1), la relation de causalité entre sa consommation et le cancer de la vessie ayant été reconnue par ses experts en 1985. La fumée de tabac contient plus de 4000 produits chimiques sous forme de particules ou à l’état gazeux, certains d’entre eux étant identifiés comme favorisant spécifiquement le cancer de la vessie, tels le benzo(a)pyrène (BaP) ou l’arsenic. Il a été estimé qu’en France, en 2000, 53% des cas de cancers de la vessie étaient attribuables au tabagisme chez les hommes et 39% chez les femmes (CIRC, 2007). L’augmentation du tabagisme chez les femmes conduit à penser que cette proportion pourrait s’accroitre.
Une enquête américaine a démontré que le tabagisme aurait un impact de plus en plus délétère sur le risque de cancer de la vessie, les fumeurs ayant 5,5 fois plus de risques de cancers de la vessie que les non-fumeurs en 2002-2004 contre 4,2 fois plus en 1998-2001 et 2,9 fois plus en 1994-1998. L’évolution du conditionnement des cigarettes et l’introduction d’additifs de plus en plus toxiques pourraient expliquer cette hausse importante (INCa, 2009).
En revanche, le tabagisme passif n’a pas fait la preuve d’un risque plus important de cancer de la vessie.
Facteurs génétiques et antécédents familiaux
Les personnes dont plusieurs membres de leur famille ont eu des cancers de la vessie présentent un risque supérieur de présenter eux même un cancer de vessie. La cause est que toute la famille est exposée aux mêmes cancérogènes, par exemple chimiques ou à l’exposition au tabac.
Il peut également y avoir des mutations génétiques, par exemple du gène GST (Gluthatione-N-transférase) ou du gène NAT (N-acetyltransferase) qui rendent leur organisme plus vulnérable à certains toxiques.
Des variations acquises de certains gènes, comme le gène TP53 ou le gène suppresseur de tumeurs RB1 ainsi que les oncogènes FGFR et RAS semblent avoir un rôle important dans le développement de certains cancers de la vessie.
Certaines personnes héritent des gènes de leurs parents qui accroissent leur risque à développer un cancer de la vessie. Le cancer de la vessie n’est cependant habituellement pas une maladie familiale et les mutations géniques héritées ne sont pas une cause majeure d’apparition de cette maladie.
Agents infectieux
Des facteurs infectieux ont également été identifiés. Il s’agit de l’une des variétés de bilharziose liée au parasite Schistosoma haematobium, qui favorise une forme particulière (épidermoïde) de tumeurs de vessie, dans les régions où elle est endémique (Moyen Orient, Afrique) du fait d’une inflammation chronique de la vessie.
Certains médicaments
La radiothérapie pelvienne, et des médicaments qui contiennent de la phénacétine (médicaments antidouleurs), du cyclophosphamide (par exemple utilisée pour les chimiothérapies des lymphomes) et de la chlornaphazine, sont associés à des cancers de la vessie. A noter que la commercialisation de la chlornaphazine a été précocement arrêtée pour cette raison. Ces substances sont classées cancérogènes certains pour la vessie par le CIRC (groupe 1).