Tabac
L’utilisation des produits du tabac, y compris les cigarettes, les cigares, les pipes et le tabac à mâcher, est un facteur de risque majeur de cancer de l’œsophage. Plus la consommation est importante et fréquente, plus le risque de cancer augmente. Quelqu’un qui fume un paquet de cigarettes par jour ou plus a au moins deux fois plus de risque d’obtenir un adénocarcinome de l’œsophage qu’un non-fumeur. Le lien avec le cancer épidermoïde est encore plus fort. Le risque de cancer de l’œsophage diminue dès l’arrêt du tabagisme. (American cancer society, 2020)
La consommation de boissons alcoolisées
La consommation d’alcool augmente le risque de cancer de l’œsophage. C’est un facteur de risque de carcinome épidermoïde de l’œsophage, et dans une moindre mesure de l’adénocarcinome de l’œsophage. L’alcool augmente le risque de façon dose-dépendante c’est-à-dire que plus la quantité d’alcool augmente plus le risque de cancer augmente. (Société Canadienne du Cancer, 2022 ; WCRF/AICR, 2016)
La consommation d’alcool associée à l’usage du tabac fait augmenter davantage le risque de cancer de l’œsophage que l’un ou l’autre de ces facteurs de risque seuls. (American cancer society, 2020)
Le reflux gastro-œsophagien pathologique
Une remontée de liquide acide de l’estomac dans l’œsophage et parfois dans la bouche surtout après un repas copieux est fréquente. Ce phénomène se nomme reflux gastro-œsophagien (RGO) dit « physiologique », c’est à dire normal.
Quand on évoque le RGO comme une affection c’est qu’il est pathologique et non physiologique.
Le RGO pathologique (RGOP), donc anormal, est caractérisé par des remontées acides qui sont trop importantes ; elles peuvent être trop prolongées et/ou trop fréquentes entrainant au cours du temps une œsophagite dite peptique (liée principalement à l’acide contenu dans l’estomac). (CIRC, 2016)
Les personnes souffrant de RGOP ont un risque légèrement plus élevé de développer un adénocarcinome de l’œsophage. Ce risque semble être plus élevé chez les personnes qui ont des symptômes fréquents. Mais le RGOP est très commun et la grande majorité des personnes en souffrant ne vont pas développer de cancer de l’œsophage. Le RGOP peut également provoquer un œsophage de Barrett qui présente un risque encore plus élevé. (American cancer society, 2020)
L’œsophage de Barrett
L’œsophage de Barrett est l’état précancéreux de l’œsophage le plus fréquent. Les cellules normales qui tapissent l’œsophage sont remplacées par des cellules qui ressemblent à celles du revêtement de l’intestin ou de l’estomac. Le processus par lequel les cellules normales se transforment en cellules anormales est appelé métaplasie intestinale. La métaplasie intestinale apparaît habituellement dans la partie inférieure de l’œsophage, près de l’endroit où il se joint à l’estomac.
Les personnes atteintes d’un œsophage de Barrett peuvent présenter une dysplasie œsophagienne, ce qui signifie que la taille, la forme et la disposition des cellules dans le tissu diffèrent de celles des cellules normales. On décrit les cellules dysplasiques en fonction de leur degré d’anomalie d’aspect. Dans le cas de la dysplasie légère, ou de bas grade, l’aspect des cellules anormales diffère un peu de celui des cellules normales. Dans le cas de la dysplasie sévère, ou de haut grade, les cellules semblent très anormales.
La dysplasie de haut grade engendre le plus grand risque d’évolution en cancer. Les personnes qui présentent une dysplasie de haut grade risquent davantage d’être atteintes d’un adénocarcinome de l’œsophage que les personnes qui ont de la métaplasie ou de la dysplasie de bas grade ou dont l’œsophage est normal. Environ 0,5 % des personnes atteintes de l’œsophage de Barrett auront un adénocarcinome de l’œsophage. (Société Canadienne du Cancer, 2022) Le risque de cancer est plus élevé en cas d’antécédent familial d’œsophage de Barrett. Toutefois, la plupart des gens avec un œsophage de Barrett n’auront pas de cancer de l’œsophage. (American cancer society, 2020)
Chique de bétel
La chique de bétel ou paan, est faite d’une noix d’arec et de lime enveloppées dans une feuille de bétel. Chiquer du bétel est une pratique courante en Chine, en Inde et dans d’autres pays d’Asie et chez certains Asiatiques qui immigrent au Canada.
La chique de bétel contient des substances qui causent le cancer et qui font augmenter le risque de carcinome épidermoïde de l’œsophage. On chique souvent du tabac avec le bétel, mais le risque demeure, qu’on y ajoute ou non du tabac. (Société Canadienne du Cancer, 2022)
Surpoids, obésité et faible poids corporel
L’indice de masse corporelle (IMC) est une mesure basée sur le rapport entre le poids corporel (kg) et la taille au carré (m2).
Si l’IMC est très bas, cela peut indiquer que le poids de la personne est insuffisant. C’est souvent lié à la malnutrition, qui est un facteur de risque du carcinome épidermoïde de l’œsophage.
Si l’IMC est élevé, cela révèle un surpoids (IMC compris entre 25 et 30 kg/m2) ou une obésité (IMC supérieur ou égal à 30 kg/m2), qui sont des facteurs de risque de l’adénocarcinome de l’œsophage. On a établi un lien entre un IMC élevé et le RGOP ainsi que l’œsophage de Barrett, ce qui peut expliquer le rapport entre un IMC élevé et l’adénocarcinome de l’œsophage. (American cancer society, 2020 ; Société Canadienne du Cancer, 2022 ; WCRF/AICR, 2016)
Exposition à des rayonnements ionisants
Les personnes qui ont été exposées à des rayonnements ionisants augmentent leur risque de cancer de l’œsophage, en particulier du carcinome épidermoïde. (Société Canadienne du Cancer, 2022) Il a été montré que les personnes ayant été exposées aux rayonnements ionisants au Japon à la suite de l’explosion d’une bombe atomique pendant la Seconde Guerre mondiale risquaient davantage d’être atteintes d’un cancer de l’œsophage.
Traitement médical par radiothérapie
Les personnes qui ont reçu une radiothérapie comme traitement d’un cancer du sein ou d’un lymphome hodgkinien risquent davantage d’avoir un carcinome épidermoïde de l’œsophage. Cependant, les bienfaits du traitement du cancer surpassent souvent largement le risque qu’un cancer de l’œsophage apparaisse un jour. (Société Canadienne du Cancer, 2022)
La spondylarthrite ankylosante est un type d’arthrite qui affecte la colonne vertébrale. Les personnes ayant reçu une radiothérapie comme traitement de cette maladie risquent davantage d’avoir un carcinome épidermoïde de l’œsophage.
Facteurs génétiques et antécédents médicaux
Le risque de cancer de l’œsophage est faible chez les plus jeunes et augmente avec l’âge. Moins de 15% des cas se trouvent chez les personnes de moins de 55 ans. Les hommes sont plus de 3 fois plus susceptibles que les femmes d’être atteints d’un cancer de l’œsophage. (American cancer society, 2020 ; Société Canadienne du Cancer, 2022)
Achalasie
L’achalasie est une affection peu courante caractérisée par le mauvais fonctionnement des nerfs qui contrôlent les contractions rythmiques normales de l’œsophage ainsi que du sphincter de l’œsophage inférieur. La partie de l’œsophage qui se trouve au-dessus du sphincter s’élargit et il devient difficile d’avaler des aliments et des liquides.
Des chercheurs pensent que l’achalasie accroît le risque de carcinome épidermoïde de l’œsophage parce que les aliments emprisonnés dans l’œsophage peuvent causer une irritation chronique. Une fois que les symptômes apparaissent, de nombreuses années peuvent être nécessaires au développement d’un cancer.(Société Canadienne du Cancer, 2022) En moyenne, les cancers apparaissent environ 15 à 20 ans après le diagnostic de l’achalasie. (American cancer society, 2020)
Tylose
La tylose est une maladie héréditaire rare qui accroît le risque de cancer de l’œsophage. Des chercheurs ont identifié le gène de la tylose (gène TOC). Les personnes porteuses de ce gène anormal ont des plaques écailleuses (hyperkératose) sur les paumes ou la plante des pieds ainsi que des papillomes (masses en forme de doigts de gants) dans l’œsophage. (Société Canadienne du Cancer, 2022)
Les personnes atteintes de tylose doivent être suivi de près pour permettre un dépistage précoce en cas de cancer de l’œsophage. Souvent, cela nécessite un suivi régulier avec une endoscopie digestive haute. (American cancer society, 2020)
Syndrome de Plummer-Vinson
Le syndrome de Plummer-Vinson est aussi appelé syndrome de Kelly-Paterson. Ce syndrome rare est caractérisé par une diminution du volume des muqueuses de la bouche, du pharynx et de l’œsophage. Une mince membrane de tissu, appelée repli œsophagien, peut se développer n’importe où le long de l’œsophage, ce qui fait qu’il est difficile d’avaler. Les médecins croient que le syndrome de Plummer-Vinson est causé par une carence en vitamines et en fer. Les personnes atteintes de ce syndrome font souvent de l’anémie due à un déficit en fer. (Société Canadienne du Cancer, 2022)
Environ 10 % des personnes atteintes du syndrome de Plummer-Vinson auront un carcinome épidermoïde de l’œsophage ou un cancer dans la partie inférieure de la gorge (hypopharynx). (American cancer society, 2020) Les chercheurs croient que ce syndrome fait augmenter le risque de carcinome épidermoïde de l’œsophage parce qu’il cause des troubles nutritionnels et que les aliments emprisonnés dans les replis peuvent causer une irritation chronique. (Société Canadienne du Cancer, 2022)
Antécédents de cancer des voies respiratoires supérieures
Les personnes qui ont déjà été atteintes d’un cancer des voies respiratoires supérieures, comme la cavité buccale, le pharynx (gorge) ou le larynx, ont un risque élevé de carcinome épidermoïde de l’œsophage. Ces cancers ont certains facteurs de risque communs avec le cancer de l’œsophage, comme l’alcool et le tabac. (American cancer society, 2020 ; Société Canadienne du Cancer, 2022)
Antécédents familiaux de cancer de l’œsophage
Les personnes ayant des antécédents familiaux de cancer de l’œsophage risquent davantage d’être atteintes de ce type de cancer. Les antécédents familiaux pourraient être plus importants pour les personnes qui fument ou qui boivent une grande quantité d’alcool. Lors de plusieurs études menées en Chine, où les taux de cancer de l’œsophage sont élevés, on a découvert un lien entre les gènes et l’apparition de cette maladie. Les antécédents familiaux ne semblent pas être un facteur de risque aussi important pour les personnes qui vivent au Canada ou aux États-Unis. (Société Canadienne du Cancer, 2022)