Foire aux questions

Vous trouverez ici des réponses aux principales questions posées dans le domaine de la prévention des cancers liés à l’environnement. La rubrique s’adresse à toute personne cherchant de l’information ou qui est préoccupée par une question en lien avec des facteurs de risque de cancer environnementaux, professionnels ou comportementaux, qu’elle soit malade, proche d’un malade, professionnel de santé, ou simple citoyen.

Les réponses sont rédigées et validées par des professionnels du Département Prévention Cancer Environnement du Centre Léon Bérard.

Si vous n’avez pas trouvé de réponses à vos questions, ou si vous souhaitez proposer d'autres thèmes à aborder, vous pouvez utiliser la rubrique « Contactez-nous ». Nous ne pouvons pas nous engager sur un délai précis de réponse.

Attention, cette Foire aux questions ne propose pas de conseils thérapeutiques ou de prescriptions médicamenteuses. Cette rubrique participe à l’information des publics, sans pour autant se substituer aux informations données par les professionnels, ni remplacer la relation individuelle et personnelle entre le médecin et le patient. Elle ne remplace donc pas une consultation médicale.

  • Les cancers

    Quelles sont les recommandations actuelles concernant l'activité physique en cancérologie ?

    Les recommandations sont les mêmes pour la population générale (Santé Publique France, 2019) et pour les patients atteints de cancer. Le plus important, c’est de débuter progressivement et d’être ensuite régulier dans la pratique.

    Pour les adultes, il est recommandé de pratiquer :

    • Au moins 30 min par jour d’activité physique cardio-respiratoire d’intensité modérée à élevée, au moins 5 jours par semaine.
    • Au moins 2 séances par semaine de renforcement musculaire, associé à des exercices d’assouplissement.

    Pour les enfants et adolescents, il est recommandé de pratiquer :

    Au moins 60 min par jour en moyenne d’activité physique essentiellement aérobique d’intensité modérée à soutenue et ce, tout au long de la semaine.

    Voir aussi la fiche Activité physique et cancer.

  • Les cancers

    Combien de cancers pourraient être évités grâce à la prévention ?

    40 % des cancers pourraient être évités grâce à la prévention (lutte anti-tabac, alcool, activité physique, alimentation saine…).

    Voir aussi : Expositions environnementales : vue d’ensembleNutrition et activité physique : vue d’ensemble

  • Les cancers

    Combien d'agents ou substances sont, à ce jour, classés cancérogènes pour l'homme (groupe 1 du Centre International de Recherche sur le Cancer) ?

    A ce jour, ce sont 121 agents ou substances qui ont été classés comme cancérogènes certains pour l’homme par le CIRC; 93 sont classés probablement cancérogènes (groupe 2A) et 320 peut-être cancérogène (groupe 2B). Pour plus d’informations : Classification des substances cancérogènes.

  • Les cancers

    L'activité physique est-elle un moyen de lutter contre la fatigue pendant un cancer ?

    Oui, il y a une diminution de 30% de la fatigue. L’activité physique est le seul traitement ayant montré son efficacité contre la fatigue.

    Voir aussi la fiche Activité physique et cancer.

  • Les cancers

    Le bronzage artificiel (UV) augmente-t-il le risque de mélanome ?

    L’incidence du mélanome cutané (cancer de la peau) a plus que triplé entre 1980 et 2005. Le mélanome cutané se situe au 9ème rang des cancers les plus fréquents en France avec 7401 nouveaux cas estimés et 1 440 décès estimés en 2005.

    Selon le réseau Francim, réseau français de registre des cancers, 8255 mélanomes cutanés sont attendus en 2010.

    Un recensement, en cours de réalisation par la DGCCRF, estime à environ 15 000 le nombre d’appareils UV répertoriés sur le territoire national.

    L’activité des centres dédiés au bronzage en cabine en France semble être en progression, mais il existe encore peu de données disponibles aujourd’hui pour décrire avec précision la fréquentation des cabines UV en France, le profil des utilisateurs ainsi que leurs motivations : une étude de Santé Publique France est en cours à ce sujet.

    Le lien entre exposition aux UV et cancers cutanés est démontré. Le risque cancérogène des UV naturels et artificiels se cumule. C’est la dose totale d’UV reçue qui détermine le risque global pour les cancers épidermoïdes (qui représentent environ 30 % des cancers cutanés).

    Dans le cas du mélanome, la période (enfance/adolescence) et l’intensité de l’exposition aux UV interagissent fortement avec les facteurs liés à l’hôte.
    Outre leur rôle initiateur de cancers cutanés, les UV joueraient un rôle promoteur de la croissance des tumeurs cutanées en particulier par l’affaiblissement local et systémique du système immunitaire.

    Deux études ont permis de clarifier la situation et d’affirmer l’existence d’un lien entre une exposition aux UV artificiels et l’augmentation du risque de mélanome : le suivi d’une cohorte prospective de femmes norvégiennes et suédoises (Veierod, 2003 et 2010), et une méta-analyse de l’ensemble des études, conduites tant en Europe que sur le continent américain et en Australie, effectuée par un groupe de travail du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC, 2006).

    Les données scientifiques disponibles ont conduit le CIRC à ajouter, en juillet 2009, les UVA et les UVB à la liste des cancérogènes certain pour l’homme (groupe 1) au même titre que le rayonnement solaire.

    Le rayonnement riche en UVA délivré actuellement par les appareils de bronzage, répondant aux spécificités du décret français n°97-617 et de la norme européenne EN 60335-2-27 : 2005, ne peut donc être considéré sans danger.
    Les UVA et les UVB sont des génotoxiques sans effet de seuil. Ils produisent ainsi des altérations de l’ADN pour des doses inférieures à celles déclenchant le signal d’alerte qu’est le coup de soleil. Ce dernier s’avère donc être un mauvais indicateur du pouvoir cancérogène des UV et en particulier des UVA dont la capacité à induire un coup de soleil est plus faible que pour les UVB.

    Enfin, des résultats récents ont mis en évidence la persistance des dommages à l’ADN plusieurs jours après l’exposition aux UV et le fait que l’accumulation des dommages à l’ADN puisse saturer les mécanismes de réparation de la cellule et conduire à des mutations génétiques.

    L’exposition aux UV artificiels dans les installations de bronzage n’entraîne aucun bénéfice pour la santé et les doses reçues se cumulent à celles des expositions aux UV naturels. Par conséquent, la pratique du bronzage par UV artificiels est fortement déconseillée.

    Pour aller plus loin : voir la fiche sur Les rayons du soleil, consultez le rapport Installations de bronzage UV, état des lieux des connaissances sur les risques de cancer. Collection Rapports & synthèses, ouvrage collectif édité par l’INCa, Boulogne-Billancourt, avril 2010. Téléchargeable sur le site de l’INCa : ici.

    Voir aussi la synthèse des Monographies du CIRC, Vol. 100D : Rayonnements 

    Voir aussi en anglais :
    Exposure to Artificial UV Radiation and Skin Cancer. IARC Working Group Reports; 1. 2006

  • Les cancers

    Le manque d'activité physique ou la sédentarité sont-ils des facteurs de risques du cancer ?

    Les comportements sédentaires peuvent augmenter le risque de développer certains cancers : endomètre, côlon (Anses, 2016) et cancer du poumon (Katzmarzyk, 2019).

    De manière indirecte, l’inactivité physique et les comportements sédentaires favorisent le surpoids et l’obésité qui sont identifiés comme facteurs de risque des cancers du sein et du côlon. L’activité physique est ainsi à associer à une réduction du temps de sédentarité.

    Voir aussi la fiche Activité physique et cancer.

  • Les cancers

    Que sait-on des liens entre cancers de la thyroïde et Tchernobyl ?

    Le cancer de la thyroïde, comme tous les cancers, est une pathologie multifactorielle. Il touche deux à trois fois plus de femmes que d’hommes. On dénombre plus de 8 000 nouveaux cas chaque année en France, dont les trois quarts chez la femme. Le cancer de la thyroïde est un cancer dont on guérit dans plus de 90 % des cas.

    Une augmentation régulière et continue du nombre de cancers de la thyroïde est observée en France depuis 1975, bien avant l’accident de Tchernobyl. Cette augmentation est observée dans tous les pays développés, comme les Etats-Unis et le Canada, qui n’ont pas été affectés par les retombées de Tchernobyl.

    Selon les spécialistes, cette évolution est attribuable en grande partie à l’amélioration des pratiques de dépistage et aux progrès des moyens diagnostiques. L’augmentation du cancer de la thyroïde est observée dans tous les registres français, avec une augmentation parfois plus importante dans certains départements non ou peu touchés par Tchernobyl que dans les départements français les plus touchés.

    Les taux de cancers de la thyroïde les plus élevés sont observés par les registres de surveillance des cancers situés dans les départements de l’Ouest (Calvados) et du Sud-ouest (Tarn). Ce phénomène est lié très probablement aux pratiques de dépistage.

    Sur le lieu de l’accident, une augmentation majeure des cancers de la thyroïde chez l’enfant a été constatée sans modification réellement significative des cancers de l’adulte (plus de 15 ans). Cela s’expliquerait par le fait que la thyroïde de l’adulte ne se divise que très peu ; et l’effet cancérogène des radiations externes ne s’observe lui aussi que chez l’enfant.

    À ce jour, les seuls effets avérés concernent l’excès de cancer de la thyroïde chez les personnes vivant à proximité de la centrale au moment de l’accident et exposées pendant l’enfance.

    Il n’est pas possible de déterminer la cause exacte d’un cancer de la thyroïde chez un individu. Certains facteurs de risques sont à l’étude, tels que l’irradiation médicale, l’exposition à des polluants, l’obésité…

    Une grande étude cas-témoin, initiée suite à un appel d’offre INSERM-InVS regroupant 700 cas de cancer de la thyroïde survenant chez des sujets jeunes nés entre 1971 et 1986 et 700 témoins, vivant dans l’est de la France (incluant région Provence Alpes Côte d’Azur et Corse) au moment de l’accident de Tchernobyl est en cours d’analyse.

  • Les cancers

    L’apparition d’un glioblastome peut-elle être liée à une utilisation importante du téléphone portable ?

    Actuellement, un seul facteur de risque de gliobastome, tumeur cérébrale faisant fait partie de la grande famille des gliomes, est avéré : il s’agit de l’exposition aux radiations ionisantes.

    D’autres facteurs de risques sont suspectés, dont l’utilisation du téléphone portable et les ondes qui y sont associées, mais ces facteurs restent débattus dans la communauté scientifique.

    Du 24 au 31 mai 2011, un Groupe de Travail constitué de 31 chercheurs issus de 14 pays s’est réuni au Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS, afin d’évaluer le potentiel cancérogène de l’exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquences.

    Le CIRC a classé les champs électromagnétiques de radiofréquences comme peut-être cancérogènes pour l’homme (Groupe 2B), sur la base d’un risque accru de gliome, un type de cancer malin du cerveau, associé à l’utilisation du téléphone sans fil.

    Ceci indique qu’il existe des études disponibles sur le sujet chez l’homme et chez l’animal, mais que les données et résultats correspondants ne sont pas suffisants pour conclure définitivement sur le caractère cancérogène des radiofréquences.

    Ces études souffrent en effet de nombreuses difficultés méthodologiques (mesure de l’intensité et de la durée d’exposition, modèles de téléphones portables utilisés, etc.) qui rendent très complexe leur interprétation. Même si certaines données montrent une tendance à l’augmentation de l’apparition de gliomes chez les utilisateurs intensifs de téléphones portables, cette hypothèse manque de cohérence et ne s’explique pas d’un point de vue biologique, ce qui fragilise les conclusions des études.

    D’autres recherches plus robustes sont donc nécessaires pour pouvoir conclure sur la cancérogénicité de l’utilisation du téléphone, que ce soit pour une utilisation personnelle ou professionnelle.

    Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter les différents liens disponibles sur la fiche « tumeur du cerveau » du site.

    Voir aussi : https://www.ecologie.gouv.fr/telephone-mobile-bons-comportements

Une question, un avis ?

Ce formulaire vous permet de contacter le Département Prévention Cancer Environnement. Nous veillerons à vous répondre dans les meilleurs délais.

Contactez-nous !

Ce contenu vous a été utile ?