Cancer du poumon

Le saviez-vous ?

Le cancer du poumon est le 3ème cancer le plus fréquent et la 1ère cause de mortalité par cancer.

Le tabagisme est le principal facteur de risque du cancer du poumon : un fumeur a 10 à 15 fois plus de risque de développer un cancer du poumon par rapport à un non-fumeur. Le tabagisme passif augmente, lui, de 26 % le risque de développer un cancer du poumon chez un non-fumeur.

La 2ème cause de cancer du poumon est un facteur environnemental : le radon, responsable d’environ 3000 décès par an.

Environ 15 % des cancers du poumon auraient une origine professionnelle, le facteur professionnel principal est l’amiante.

Présentation

Les poumons, situés dans le thorax, sont les organes de la respiration (inspiration et expiration). L’inspiration a pour but d’apporter l’oxygène à l’ensemble des cellules du corps, nécessaire à leur bon fonctionnement. L’air inspiré par le nez et la bouche est transmis par la trachée, les bronches puis bronchioles jusqu’aux alvéoles situées dans les poumons. L’oxygène inspiré traverse alors la paroi des alvéoles et passe dans la circulation sanguine, se fixe aux globules rouges, qui le transportent jusqu’aux différentes cellules de l’organisme.

L’expiration, en sens inverse, permet l’excrétion du gaz carbonique rejeté par l’ensemble des cellules du corps dans la circulation sanguine jusqu’aux alvéoles des poumons, dont il traverse la barrière pour être rejeté dans l’air.

Le cancer du poumon se caractérise par une multiplication incontrôlée de cellules anormales dans le tissu pulmonaire, notamment au niveau des bronches. Les termes de cancer bronchique ou de cancer broncho-pulmonaire sont aussi utilisés pour désigner un cancer du poumon.

Il existe 2 types principaux :

  • les cancers non à petites cellules (CBNPC), qui représentent 85 % des cancers pulmonaires.
  • les cancers à petites cellules (CBPC), qui représentent 15 % des cancers pulmonaires.
  • Epidémiologie

    En France, le cancer du poumon est le 3ème cancer le plus fréquent avec 52 777 nouveaux cas diagnostiqués en 2023, dont 33 438 nouveaux cas chez l’homme et 19 339 nouveaux cas chez la femme.

    Depuis 2010, l’évolution du nombre de nouveaux cas a baissé légèrement chez les hommes (-0.5% par an en moyenne) et augmente fortement chez la femme (+4.3% par an en moyenne). Le sexe ratio (H/F) est ainsi passé de 9.6 en 1990 à 2.2 en 2018 (Santé Publique France, 2019). Ce phénomène est en grande partie expliqué par l’augmentation ces dernières années, de la consommation de tabac chez les femmes.

    Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer en France. Cette mortalité est en diminution chez les hommes, avec 22 761 décès en 2018 (-1.2 % par an en moyenne), mais en augmentation chez les femmes, avec 10 356 décès en 2018 (+3.5% par an en moyenne).

    Au niveau mondial, en 2020, le nombre de nouveaux cas de cancer du poumon était estimé à 2 206 771 et le nombre de décès à 1 796 144, tous sexes et âges confondus (Globocan, 2020).

  • Facteurs de risque avérés

    Les cancers résultent rarement d’une cause unique mais plus généralement d’une association de plusieurs facteurs, dit facteurs de risque.

    Le cancer du poumon est un cancer largement associé à l’exposition à des agents présents dans l’environnement général et professionnel : c’est le premier organe concerné par les substances qui vont pénétrer dans l’organisme par inhalation.

    Tabagisme actif : le tabagisme est le principal facteur de risque de cancer du poumon, responsable de 9 cancers sur 10 chez les hommes (87%) et de 7 cancers sur 10 chez les femmes (70%) (Kulhánová, 2020). Le tabagisme multiplie par 10 à 15 le risque de cancer du poumon par rapport à un non-fumeur. Le risque de développer un cancer pulmonaire augmente avec la quantité de tabac consommé mais surtout l’ancienneté de la consommation tabagique. Il diminue lorsqu’on arrête de fumer mais reste élevé par rapport aux personnes n’ayant jamais fumé (Peto, 2000).

    Facteurs environnementaux

    • Tabagisme passif : l’exposition au tabagisme passif dans les lieux de vie, que cela soit au domicile ou sur les lieux de travail, augmente le risque de cancer du poumon. Chez un non-fumeur exposé continuellement à la fumée des autres le risque de cancer est augmenté de 26 % (Fondation ARC, 2018).
    • Le radon : classé cancérogène avéré en 1987, il est la 2ème cause de cancer du poumon. Responsable d’environ 10% des cancers du poumon en Europe (CIRC, 2018), soit environ 4000 cas par an, son risque se cumule avec celui du tabac. Ainsi, à exposition au radon équivalente, le risque de développer un cancer du poumon est 20 fois supérieur chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs (IRSN, 2018).
    • La pollution de l’air extérieur : la pollution atmosphérique, notamment aux PM2,5 , était estimée responsable, en 2015, de 4% de l’ensemble des nouveaux cas diagnostiqués de cancer du poumon (Turner, 2020).
    • La consommation d’opium a été classée par le CIRC comme cancérogène avéré pour le cancer du poumon en septembre 2020. L’évaluation concerne la consommation, inhalée ou ingérée, d’opium brut, issu de déchets ou de sève d’opium. Elle ne peut être extrapolée aux autres opiacés (héroïne, morphine et codéine) ainsi qu’aux opioïdes de synthèse (fentanyl) utilisés en clinique.

    Expositions professionnelles

    • L’amiante : environ 10 à 15% des cancers du poumon sont attribuables à l’exposition professionnelle à l’amiante (Anses). C’est l’exposition professionnelle associée au cancer bronchique la plus fréquente
    • Les rayonnements ionisants (rayons X et Gamma)
    • La silice cristalline, inhalée sous forme de quartz ou de cristobalite de source professionnelle (verrerie, cristallerie, fonderie, industrie du plastique et caoutchouc…)
    • Le benzo(a)pyrène, qui est l’un des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) les plus toxiques
    • Le gaz moutarde (moutarde soufrée)
    • Le cadmium et ses composés
    • Les composés du nickel
    • L’arsenic et ses composés
    • Le béryllium et ses composés
    • Les gaz d’échappement des moteurs diesel
    • L’industrie de production d’aluminium, fonderie de fer et d’acier
    • L’industrie du caoutchouc
    • Le charbon, gazéification, émissions intérieures dues à la combustion ménagère
    • L’exposition professionnelle à la peinture
    • Le chrome hexavalent ou Cr VI, si inhalé. Le chrome métallique et le chrome III sont inclassables (groupe 3 du CIRC) en l’état actuel des connaissances
    • La production de coke
    • Le bis(chlorométhyl)éther et chlorométhyl méthyléther
    • Le brai de goudron de houille
    • L’extraction souterraine d’hématite
    • Le MOPP (traitement associé utilisant de la Méchlorométine (moutarde azotée), OncovinTM (vincristine), Procarbazine et Prednisone)
    • Le plutonium
    • L’exposition professionnelle au procédé Acheson, procédé utilisé pour la synthèse de carbure de silicium et de graphite
    • Les suies
    • Les vapeurs de soudage

    Selon l’INRS, environ 15% de l’ensemble des cancers pulmonaires sont d’origine professionnelle.

  • Facteurs de risque suspectés

    D’autres facteurs de risque de cancer du poumon ont été classés groupe 2A par le CIRC, c’est-à-dire cancérogènes probables pour l’homme. Il s’agit de l’exposition au :

    • cobalt métal en présence de carbure de tungstène
    • dichlorométhane
    • toluènes a-chlorés (benzotrichlorure, chlorure de benzal, chlorure de benzyl) et chlorure de benzoyle (expositions mixtes)
    • épichlorohydrine
    • insecticides non arsenicaux (expositions professionnelles lors de l’épandage et de l’application)

    Des facteurs de risque restent débattus, tels que l’exposition à des fibres minérales artificielles, à certains pesticides et les métiers de la viande, en tant que facteurs de risque de cancer du poumon (Inserm, 2008).

  • Cancer du poumon et maladies professionnelles

    Un cancer du poumon peut être reconnu comme maladie professionnelle selon certaines conditions. Il existe plusieurs tableaux de maladie professionnelle du régime général (RG) et du régime agricole (RA) reconnaissant les cancers du poumon liés à l’exposition professionnelle aux substances suivantes :

    • arsenic et ses composés minéraux : RA 10
    • rayonnements ionisants : RG 6 et RA 20
    • acide chromique, chromates et bichromates alcalins ou alcalino-terreux et chromate de zinc : RG 10ter
    • goudrons de houille, huiles de houilles et suies de combustion du charbon : RG 16bis et RA 35bis
    • poussières ou vapeurs arsenicales : RG 20bis
    • poussières ou vapeurs renfermant des arseno-pyrites aurifères : RG 20ter
    • poussières minérales renfermant de la silice cristalline, des silicates cristallins, du graphite ou de la houille : RG 25 et RA 22
    • poussières d’amiante : RG 30, RG 30bis, RA 47 et RA 47bis
    • opérations de grillage de mattes à nickel : RG 37ter
    • fer, oxyde de fer (travail au fond dans les mines de fer) : RG 44bis
    • poussières d’amiante (poussières ou fumées renfermant du cadmium : RG 61bis
    • poussières de cobalt associées au carbure de tungstène avant frittage : RG 70ter
    • bis (chlorméthyl)éther : RG 81
  • Evolutions récentes

    La consommation de compléments alimentaires de bêta-carotène à fortes doses

    La consommation de compléments alimentaires de bêta-carotène à fortes doses (> 20 mg/l), chez les fumeurs et ex-fumeurs, est associée à une augmentation significative du risque de cancer du poumon.

    L’augmentation du risque de cancer du poumon par la consommation de compléments en bêta-carotène à doses élevées est donc jugée convaincante (WCRF/AICR 2018). Sauf cas particuliers de déficiences et sous le contrôle d’un médecin, la consommation de compléments alimentaires n’est donc pas recommandée.

    L’influence des prébiotiques et probiotiques

    Depuis plusieurs années, des recherches s’intéressent au lien entre nutrition, activité physique, microbiote et développement de cancers, comme l’étude EPIC. L’objectif de ces études est, notamment, d’identifier de nouveaux facteurs de risque ou des facteurs protecteurs et comprendre leur implication dans le développement des cancers.

    Une étude, parue en 2020, s’est plus particulièrement intéressée à l’influence des prébiotiques et probiotiques dans le développement du cancer du poumon. Cette étude, portant sur 1,4 millions de personnes (Europe, États-Unis et Asie), estime que la consommation régulière de yaourt (probiotiques) et de fibres alimentaires (prébiotiques), s’accompagne d’une diminution du risque de développement d’un cancer du poumon par rapport à une population ne consommant pas ces produits, cette diminution pouvant aller jusqu’à 33 % si ces deux produits sont associés (Yang, 2020).

Auteur : Département Prévention Cancer Environnement, Centre Léon Bérard

Relecture : Dr Maurice Pérol, pneumologue cancérologue, Centre Léon Bérard, Lyon.

Mise à jour le 20 juil. 2023

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