Perfluorés et polyfluoroalkylés (ou PFAS)

Le saviez-vous ?

Les substances per- ou polyfluoroalkylées (PFAS) sont une large famille de milliers de composés chimiques.

D’origine industrielles, elles sont utilisées pour leurs nombreuses propriétés (antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes à de fortes chaleurs). Très résistantes à la dégradation, ces substances persistent de façon durable dans l’environnement...

Les PFAS sont largement répandus dans l’environnement (sol, air, alimentation, eau). Ils s’accumulent également dans les organismes vivants, notamment dans le foie, le sang et les poumons.

La population est exposée par l’alimentation et les produits de consommation (emballages alimentaires, vêtements, cosmétiques, ustensiles de cuisine, etc.) L’eau du robinet des communes situées à proximités des sites pollués et les activités professionnelles peut également être une voie d’exposition.

Le CIRC a réévalué en novembre 2023 les propriétés cancérogènes de deux PFAS : le PFOA (acide perfluorooctanoïque ou perfluorooctanoate) classé « cancérogène certain pour l’humain » (Groupe 1) et le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique ou perfluorooctanesulfonate) classé « peut-être cancérogène pour l’humain ».

Les cancers du sein, du testicule, du foie, du rein et de la vessie sont parmi ceux les plus référencés, lorsque l’on étudie les liens entre l’exposition aux PFAS et le développement de cancer.

Le 20 février 2025, l’Assemblée Nationale adopte officiellement en deuxième relecture la proposition de loi qui vise à interdire à partir du 1er janvier 2026, la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché des produits suivants contenant des PFAS : cosmétiques, farts (revêtements des skis), vêtements (exceptés les vêtements de protection, comme ceux des militaires et des pompiers). A partir de 2030, tous les textiles contenant des PFAS seront interdits (exceptés les textiles techniques).

Présentation

Les substances per- et polyfluoroalkylées, ou communément appelés PFAS, sont des molécules contenant une chaîne, plus ou moins longues, d’atomes de carbone et de fluor (formule générale de type Cn F2n+1). Plus largement, les PFAS sont définies comme des substances fluorées qui contiennent au moins un atome de carbone méthyle ou méthylène entièrement fluorés (OCDE, 2021). Ce sont des liaisons fortes qui confèrent à ces molécules des propriétés très recherchées dans l’industrie : résistance à la chaleur, imperméabilisation à l’eau et aux huiles, résistance à la dégradation, etc. (SFSE, 2023).

Les PFAS sont une famille de plus de 4 000 composés chimiques. Découverts à la fin des années 1930, ils ont été créés et produits à partir des années 1950 pour divers usages. Les PFAS se distinguent les uns des autres selon leur structure chimique (longueur de la chaîne carbonée, nombre de ramifications et degré de fluoration, nature du groupement fonctionnel attachée à la partie fluorée).

La famille des PFAS comprend les composés polymères et non polymères. Les composés non polymères se divisent en deux grandes familles : les composés perfluorés (incluant notamment les acides perfluorés carboxyliques (PFCA) et sulfoniques (PFSA)) et les composés polyfluorés.

Les propriétés très résistantes des PFAS les rendent difficilement dégradables et en raison de leur usage diversifié, ils sont aujourd’hui omniprésents dans l’environnement. Les experts parlent de molécules « bioaccumulables » ; ils sont souvent surnommés « polluants éternels ».

Le niveau de leur concentration dans l’environnement varie entre les différentes régions en raison de la diversité des sources de pollution. Leur répartition dans l’environnement et le niveau d’exposition des populations dépend donc considérablement de la situation géographique.

  • Sources de PFAS - Où les trouve-t-on ?

    Les principales sources de PFAS dans l’environnement sont majoritairement fixes. Parmi elles, on peut citer par exemple les décharges, les lieux de formation de lutte contre les incendies, les usines de fabrications ou encore les installations industrielles, les unités de traitement des eaux usées peuvent également être considérés comme des sources d’exposition (Habib, 2024).

    D’autres modalités de transfert dans l’environnement, plus ou moins diffuses, peuvent être aussi énumérées : les contaminations via les précipitations, les ruissellements de surface (considérés comme fixes si ruissellement sur un sol très contaminé), les retombées atmosphériques de PFAS volatils, l’épandage de produits phytosanitaires (pesticides) etc. Aux Etats-Unis, les mousses filmogènes aqueuses (AFFF) utilisées pour les opérations de lutte contre les incendies sont largement documentées comme étant une contamination des plans d’eau par les PFAS. Ces mousses sont également utilisées en France et en Europe. Les bases militaires et les aéroports font partie des sites spécifiques de ces contaminants.

    Les sources de contamination aux PFAS sont très diverses et leurs impacts potentiels sur la santé globale (humaine, animale et environnementale) varient selon le compartiment environnemental (air, eau, sol) où elles sont déversées, le mode d’émission et la nature du PFAS émis.

    Figure 2. Sources de contamination aux PFAS. Infographie du Centre Léon Bérard, tirée de Habib et al. 2024.

    Figure 2. Sources de contamination aux PFAS. Infographie du Centre Léon Bérard, tirée de Habib et al. 2024.

    La production et l’utilisation de certains PFAS est interdite (notamment les acides perfluorés à chaînes longues comme le PFOS) et font l’objet de produits de remplacement (par exemple le GenX, alternative au PFOA) (DREAL, 2023).

    Pour les utilisateurs, on peut en distinguer trois différents types :

    • Les industries qui les utilisent comme matières premières pour fabriquer des produits extrêmement variés (textiles, plastiques, semi-conducteurs…) ou dans d’autres processus de production (exemple : chromage des métaux) ;
    • Les activités de lutte contre les incendies utilisant les mousses contenant des PFAS ;
    • Les consommateurs de produits manufacturés contenant des PFAS

    Toutefois, les PFAS sont utilisés dans de nombreuses autres applications industrielles qui représentent plus de 40 secteurs différents (Glüge, 2020).

  • Exposition aux PFAS

    Population générale

    En population générale, les principales voies de d’exposition aux substances per- et polyfluoroalkylées sont :

    • L’alimentation : en particulier les poissons, fruits de mer, la viande, les légumes, les œufs, le lait autoproduits (Santé Publique France, 2019)
    • Les produits de consommation inclus dans notre quotidien : cosmétiques, ustensiles de cuisine, certains vêtements (notamment ceux imperméables et résistants aux tâches) ou encore certains produits d’hygiène
    Figure 3. Exemples d'objets composés de PFAS. Source : DREAL Auvergne-Rhône-Alpes.

    Figure 3. Exemples d’objets composés de PFAS. Source : DREAL Auvergne-Rhône-Alpes.

    L’eau du robinet et l’alimentation ont été identifiés comme les principales voies de contamination aux PFAS pour de nombreuses populations, en particulier pour celles qui vivent à proximité des sites pollués (BRGM, 2020).

    Les produits de consommation composés de PFAS peuvent entraîner une pollution de l’air intérieur (BRGM, 2020).

    Expositions professionnelles

    Les pompiers, les militaires et les agents travaillant dans les usines produisant ou utilisant des PFAS sont les professions les plus exposées aux PFAS. En effet, les mousses anti-feux, par leurs propriétés très résistantes, contiennent des PFAS. Cette utilisation représente pour ces professionnels une voie de contamination supplémentaire aux PFAS. De plus, leur usage lors de la formation des pompiers ou par les institutions de défense génère une pollution des sols puis des nappes phréatiques par lessivage des PFAS lors de l’infiltration des précipitations. Si les essais ont lieu sur des surfaces imperméabilisées, les eaux sont alors collectées par le réseau d’eau pluviale mais sont finalement rejetées dans les rivières. Dans les deux cas, cela conduit à la pollution de différents compartiments environnementaux.

    Les pompiers et les militaires sont également exposés aux PFAS par leurs tenues. Ces métiers opérationnels nécessitent une protection avec une forte résistance à la chaleur et utilisent des tenues spécifiques contenant des PFAS.

    Exposition du fœtus et du nouveau-né

    En 2024, deux nouvelles études sont parues à propos de la contamination aux PFAS du lait maternel. Dans la première, les chercheurs ont découvert que les PFAS étaient fréquemment détectés dans différents échantillons biologiques du lait maternel (Xu, 2024).

    Dans la deuxième étude, certains facteurs alimentaires étaient associés de manière significative à la présence de PFAS dans le plasma ou le lait maternel. Par exemple, la consommation de poisson/fruits de mer et d’œufs était positivement associée aux PFAS plasmatiques. La consommation de viande rouge était également positivement associée au PFOS présent dans le lait. Le riz blanc était positivement associé au PFOA présent dans le lait maternel (Wang, 2024).

    Des études soupçonnent que l’exposition prénatale aux PFAS affecte également le développement des fœtus humains, avec des impacts prolongés plus tard dans la vie.

    Une étude a observé la présence de cinq PFAS dans les fœtus humains, le plasma maternel et les placentas. La quantité de PFAS pouvant être transféré de la mère au fœtus a également été étudiée et il a été constaté que la concentration de PFAS est plus élevée dans le plasma maternel que dans le placenta et les organes fœtaux (Mamsen, 2017).

  • PFAS et effets sur la santé chez l’humain

    Les PFAS représentent une large gamme de substances chimiques et l’évaluation de leurs impacts sur la santé reste donc très complexe.

    Les PFAS sont des contaminants environnementaux omniprésents et constituent donc un facteur de risque émergent pour la santé humaine. Le temps d’élimination des PFAS est de l’ordre de plusieurs années. Or, ces temps d’élimination conditionnent la bioaccumulation. En effet, les PFAS sont accumulables dans l’organisme et actuellement la quasi-totalité de la population ont des niveaux mesurables dans leur sang, au même titre que d’autres substances chimiques (Etude ESTEBAN, 2020).

    Des études menées sur des animaux de laboratoire auxquels on a administré de grandes quantités de PFAS indiquent que certains PFAS peuvent affecter la croissance et le développement, la reproduction, la fonction thyroïdienne, le système immunitaire et endommager le foie.

    Cependant, les effets sur la santé humaine d’une exposition à de faibles niveaux d’exposition aux PFAS sont plus incertains pour la population générale.

    Les familles et composés les plus étudiés sont les acides perfluorés carboxyliques (PFCA), dont le PFOA et les acides perfluorés sulfoniques (PFSA) dont le PFOS.

    Les PFAS sont potentiellement capables de produire un large éventail d’effets néfastes sur la santé en fonction des circonstances d’exposition (ampleur, durée et voie d’exposition, etc.) et des facteurs associés aux individus exposés (par exemple, l’âge, le sexe, l’appartenance ethnique, l’état de santé et les prédispositions génétiques) (Fenton, 2020).

    PFAS et effets sur le système reproducteur

    Chez les hommes

    Les PFAS ont la capacité d’impacter la production des hormones mâles telle que la testostérone (stéroïdogenèse). Ils peuvent faire varier la sécrétion des hormones (en l’augmentant ou la diminuant suivant le type).

    Une méta-analyse combinant 11 études différentes a montré une association négative entre l’exposition au PFOS et au PFOA et les taux de testostérone masculine. Cette méta-analyse importante a démontré que l’exposition aux PFAS est significativement associée aux niveaux d’hormones de reproduction (Ling, 2024).

    En 2024, une autre étude a montré que le PFOA diminuait la motilité totale et progressive des spermatozoïdes. La motilité des spermatozoïdes fait référence à leur capacité à bouger, et représente la principale cause d’infertilité chez les personnes possédant du sperme (Alamo, 2024).

    Chez les femmes

    De nombreuses études épidémiologiques ont identifié des associations entre une exposition élevée aux PFAS et des règles tardives, des cycles menstruels irréguliers, une durée de cycle plus longue et un âge plus précoce à la ménopause et des niveaux réduits d’œstrogènes et d’androgènes (Ding, 2020).

    Récemment, une étude a montré un lien entre l’exposition aux PFAS dans les fluides folliculaires et le syndrome des ovaires polykystiques (Ding, 2020).

    PFAS, développement du fœtus et santé de la mère pendant la grossesse

    L’exposition aux PFAS pendant la grossesse peut augmenter le risque de complications telles que la naissance prématurée, le faible poids à la naissance et la prééclampsie. Dans la plupart des études, des concentrations plus élevées de PFOS et de PFOA étaient associées à un poids moyen à la naissance plus faible. L’exposition prénatale aux PFAS peut également jouer un rôle plus important dans la variabilité de la croissance pendant la petite enfance (Habib, 2024).

    Enfin, une nouvelle étude coordonnée par l’Inserm et le CHU de Grenoble publiée le 30 Janvier 2025, ouvre la voie vers une nouvelle explication sur les effets des PFAS sur la santé de la mère et de l’enfant. Ces effets pourraient provenir en partie d’une altération du placenta. Les chercheurs ont constaté que certains de ces PFAS semblent affecter l’intégralité des villosités placentaires, structures qui assurent les échanges entre le sang maternel et le réseau vasculaire fœtal (diminution des échanges entre la mère et le fœtus pouvant entrainer une baisse des apports en oxygène et en nutriments). Une étude nationale, à plus grande échelle, permettrait de confirmer ces résultats.

    PFAS et thyroïde – perturbateurs endocriniens

    Les PFAS font partie des composés associés à des perturbations endocriniennes chez les humains et d’autres animaux. Le PFOA peut affecter divers organes endocriniens, notamment la thyroïde. Les PFAS sont suspectés de jouer un rôle dans le dérèglement de plusieurs mécanismes biologiques tels que la génération d’hormones thyroïdiennes mais également leur transport, leur métabolisme et leur interaction avec les récepteurs thyroïdiens (Habib, 2024 ; Boas, 2006).

    Les études réalisées sur l’effet des PFAS sur la fonction thyroïdienne chez l’homme ont principalement mis en évidence une fréquence plus élevée d’hypothyroïdie due à l’exposition au PFOA autant dans la population générale que dans les communautés fortement exposées (travailleurs) (Coperchini, 2017 ; Xie, 2024).

    Enfin, une revue de littérature effectuée en 2021 suggère que les preuves disponibles soutiendraient un effet perturbateur sur la thyroïde en lien avec une exposition aux PFAS d’ancienne et de nouvelle génération (Coperchini, 2021).

    Toutefois, les résultats des études sur les effets des PFAS (selon le type) sur la thyroïde restent controversés. Il n’existe pas de résultats cohérents ou uniformes sur le sujet.

    PFAS et effets sur le foie et les maladies inflammatoires de l’intestin

    Le foie joue un rôle important dans le métabolisme et l’élimination des molécules étrangères, comme les médicaments, les pesticides ou encore certains contaminants environnementaux. Il s’agit donc d’un organe fragilisé face à l’exposome chimique.

    La toxicité hépatique de certains PFAS suscite de plus en plus d’inquiétude. Les données émergentes sur la toxicologie et l’histologie animale mais également chez l’humain, fournissent des indices mécanistiques selon lesquels les PFAS perturbent le métabolisme hépatique, entraînant une augmentation de la recapture des acides biliaires et de l’accumulation de lipides dans le foie (Schlezinger, 2020).

    L’exposition aux PFAS a été également associé à l’apparition de maladies inflammatoires de l’intestin. Les expositions aux produits chimiques environnementaux reconnues jusqu’alors comme pouvant provoquer une inflammation du foie (Barouki, 2023 ; Costello, 2022), ces dernières sont de plus en plus reconnues comme un facteur de risque potentiel des maladies inflammatoires de l’intestin (Durham, 2023). Une étude épidémiologique cas-témoins a démontré une association positive entre la présence de PFAS dans les sérums et le développement de maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique (Steenland, 2019). Cependant les études actuelles sur le sujet admettent des résultats différents selon les analyses effectuées et le type de PFAS indiqué (Papadopoulou, 2021 ; Ho, 2022).

    PFAS et survenue de maladies cardiométaboliques

    En population générale, une récente revue de 2023 atteste de preuves assez cohérentes de perturbations des PFAS dans plusieurs processus importants pour la santé cardiométabolique, tels que le métabolisme lipidique et le système immunitaire. De plus, les preuves épidémiologiques d’associations entre l’exposition aux PFAS et un taux de cholestérol élevé sont relativement solides (Schillemans, 2022). Les experts de L’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments) ont considéré que la diminution de la réponse du système immunitaire à la vaccination constituait l’effet le plus critique pour la santé humaine (EFSA, 2020).

    PFAS et cancer

    En novembre 2023, un groupe de travail du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) a évalué la cancérogénicité de deux PFAS : PFOA et PFOS. Le CIRC a ainsi classé le PFOA comme « cancérogène pour l’humain » (Groupe 1) sur la base d’indications « suffisantes » de cancer chez l’animal et de « fortes » indications mécanistiques chez l’humain. Le PFOS a été classé comme « peut-être cancérogène pour l’humain » (Groupe 2B) sur la base d’indications mécanistiques « fortes ». Pour le PFOS, les indications de cancer chez l’animal de laboratoire étaient « limitées » et les indications chez l’humain étaient « insuffisantes ».

    Dans l’ensemble, les preuves d’une association entre l’exposition aux PFAS et risque de cancer dans la population générale sont limitées et les résultats disponibles restent incohérents (Steenland, 2020).

    Par ailleurs, il est important de souligner que tous les PFAS n’ont pas été étudiés de manière exhaustive pour leur potentiel cancérogène, et la relation exacte entre l’exposition aux PFAS et le risque de cancer peut varier en fonction de plusieurs facteurs tels que le type spécifique de PFAS, le niveau d’exposition et la susceptibilité individuelle.

    Il faut noter également que les preuves les plus solides d’associations entre les PFAS et le risque de cancer résultent d’études portant sur l’exposition professionnelle.

    Ces populations sont exposées à des niveaux élevés de PFAS qui peuvent ne pas être représentatifs de l’exposition de la population générale. En effet, les travailleurs des industries concernées (fabrication de produits chimiques), ou les pompiers, sont directement exposés à des niveaux élevés de PFAS, et présentent par conséquent des risques accrus de certains cancers, notamment le cancer du rein et du testicule (Bartell, 2021 ; Denic-Roberts, 2023 ; Mazumder, 2023).

    Cancer du testicule

    Le lien entre l’exposition aux PFAS et le risque de cancer de testicule est fortement suspecté, cependant les études portant sur ces associations sont encore limitées, et les preuves actuelles de ces relations ne sont pas encore concluantes.

    Les études épidémiologiques réalisées chez les travailleurs (pompiers et fabricants de produits chimiques), ont montré une augmentation du risque de cancer du testicule, associée à l’exposition professionnelle aux PFAS. Toutefois, il convient de noter que la majorité de ces études portaient sur des groupes professionnels exposés à des niveaux très élevés de PFAS (Steenland, 2021 ; Boyd, 2022 ; Petersen, 2020).

    Dans l’ensemble, bien que les études disponibles suggèrent une possible relation entre l’exposition aux PFAS et le risque de cancer du testicule, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer cette relation et mieux comprendre les mécanismes biologiques potentiels impliqués. L’étude en cours TESTIS, coordonnée par le Département, a pour objectif d’étudier les effets des expositions environnementales, professionnelles et domestiques aux pesticides pendant le développement in utero et la vie entière sur les risques de cancer du testicule à l’âge adulte.

    Cancer du rein

    Une étude suédoise ayant pour objectif d’examiner le risque de cancer du rein après une exposition de longue durée à des niveaux élevés de PFAS dans l’eau potable a montré un risque accru du risque de ce type de cancer chez les sujets ayant vécu dans des zones d’eau contaminée par des PFAS (Li, 2021).

    Un risque plus de deux fois plus élevé a été observé chez les personnes fortement exposées au PFOA par rapport aux personnes faiblement exposées (Shearer, 2021).

    Bien que certaines études suggèrent un lien possible entre une exposition élevée aux PFAS et un risque augmenté de développer un cancer du rein, les preuves ne sont pas entièrement concluantes, notamment à des niveaux d’exposition observés dans la population générale.

    Si certaines études portant notamment sur les expositions professionnelles ont montré une augmentation significative du risque de cancer des reins, d’autres études n’ont pas trouvé de lien significatif.

    Par ailleurs, les mécanismes exacts par lesquels les PFAS pourraient contribuer au développement du cancer du rein ne sont pas entièrement compris.

    Cancer du sein

    Une augmentation du risque de cancer du sein (NB : faire lien fiche portail) en lien avec l’exposition aux PFAS (notamment avec les sous types de PFOS, PFHxS et PFUnDA), a été rapporté dans un certain nombre d’études. Une analyse portant sur la cohorte prospective Française E3N-Génerations a mis en évidence une relation entre l’exposition aux PFOS et le risque de cancer du sein, uniquement pour les sous types de cancer du sein positif aux récepteurs d’œstrogènes et de la progestérone (Frenoy, 2022 ; Mancini, 2020).

    Des associations positives pour PFOA et PFHxS et une association inverse pour le PFNA ont également été démontré. (Jiang, 2022) A l’inverse, un lien significatif entre l’exposition à 4 PFAS différents (PFOA, PFOS, PFNA et PFHxS) et risque de cancer du sein a également été montré dans une autre méta-analyse (Cong, 2023).

    Toutefois, des associations positives mais pas statistiquement significatives ont été suggérées pour PFOA et PFNA lorsque on tient compte que des études collectant des échantillons sanguins pré-diagnostique au cancer du sein. Le risque variait également en fonction du statut des récepteurs hormonaux (estrogènes et progestérones) de cancer du sein et en fonction du statut ménopausique des femmes) (Chang, 2024).

    Cette absence de lien significatif peut être due à l’hétérogénéité importante des études et à l’évaluation limitée de l’exposition aux PFAS pendant la période étiologiquement pertinente pour le développement du cancer du sein (notamment la puberté, pendant la grossesse).

    Cancer de la thyroïde

    Il convient de noter que les PFAS, à cause de leurs propriétés de perturbateurs endocriniens pourraient potentiellement perturber la fonction thyroïdienne en interférant avec les hormones thyroïdiennes, qui à leur tour peuvent contribuer à la cancérogenèse du cancer de la thyroïde.

    Toutefois, peu d’études ont évalué l’association entre l’exposition aux PFAS et le risque de cancer de la thyroïde.

    Dans l’ensemble, certaines de ces études ont suggéré une association entre une exposition accrue aux PFAS et un risque plus élevé de développer un cancer de la thyroïde, tandis que d’autres n’ont pas trouvé de lien statistiquement significatif (Madrigal, 2024 ; Jing, 2023).

    Tous les mécanismes biologiques sous-jacents de cette association potentielle ne sont pas entièrement compris. Les travaux futurs devraient investiguer ces relations chez les personnes exposées à des niveaux plus élevés et pendant les périodes de développement précoce où la glande thyroïde est plus sensible aux effets néfastes de l’environnement.

    En résumé

    Dans l’ensemble, bien que les résultats soient hétérogènes, plusieurs études épidémiologiques et expérimentales ont montré une association entre l’exposition aux PFAS et de nombreuses maladies (incluant plusieurs types de cancers). Ces effets sur la santé sont d’autant plus notables dans le cadre d’expositions professionnelles où l’exposition aux PFAS est plus élevée.

    L’hétérogénéité des résultats observés dans les différentes études et la complexité de la relation entre PFAS et santé peuvent être influencés par plusieurs facteurs (conception des études, design des études épidémiologiques, populations évaluées et méthodes de mesure de l’exposition aux PFAS).

    En outre, à cause de à leur variabilité au niveau de leurs composés et de leurs différentes propriétés, les composés de PFAS peuvent avoir des effets variables sur le risque de chaque type de maladie. De plus, les effets de l’exposition aux PFAS sont complexes et ne dépendent pas uniquement de la concentration et de la structure des PFAS, mais aussi de l’âge et du sexe des personnes exposées.

    Ces différences peuvent conduire à des résultats divergents et rendent difficile l’affirmation de conclusions définitives. Les études futures, notamment les recherches longitudinales et les investigations approfondies des mécanismes biologiques pourraient contribuer à mieux comprendre les rôles clés des PFAS.

  • Prévention

    Techniques de réduction des PFAS dans différents milieux

    Les PFAS sont présents dans plusieurs milieux en raison de leur bioaccumulation. Les différentes techniques d’assainissement aux PFAS sont présentées selon les milieux étudiés.

    Dans les sols 

    Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour la dépollution des sols, elles sont synthétisées dans le tableau ci-dessous (BRGM, 2020 ; IGEDD, 2022).

    Méthode de réhabilitation Description Remarques Viabilité, efficacité
    Couverture et isolement Couverture des terres polluées par un matériau imperméable empêchant le contact avec les sols pollués, l’infiltration des eaux et la migration des PFAS vers les nappes Encore peu voire non utilisé pour les sites contaminés aux PFAS. Non applicables lorsque les sols pollués peuvent être atteints par la nappe ou les battements de nappe Technique mature, efficace et économiquement acceptable
    Confinement hydraulique du site Isolement des terres par une imperméabilisation latérale et supérieure et/ou création d’un cône de dépression hydrodynamique par pompage. Traitement des eaux pompées. Nécessaire lorsque la nappe peut atteindre la zone polluée. Pose les problèmes du devenir des résidus de traitement des eaux et de la durabilité du dispositif dès lors que les PFAS ne sont pas détruits. Technique mature, efficace. Cout élevé (imperméabilisation par paroi de bentonite, pompage, traitement des eaux)
    Excavation et élimination Extraction des sols avant stockage en de charge ou incinération. Stockage possible en « sarcophage » de die Pose le problème du classement des sols extraits (déchets dangereux ou non) et celui des émissions lors de l’incinération. Technique mature, efficace. Coût élevé.
    Excavation et désorption thermique ex situ Extraction des sols puis vaporisation des PFAS par la chaleur et traitement des gaz obtenus Technique qui détruit les sols. L’efficacité du traitement des gaz pour les PFAS reste à confirmer Technique mature, en pleine expansion. Risque de transfert de la pollution vers l’air. Coût élevé
    Sorption et stabilisation Amendement du sol avec des produits stabilisants ou adsorbants (charbons actifs le plus souvent, parfois en poudre micrométrique) pour éviter la migration des polluants vers les eaux souterraines. Efficacité variable selon le PFAS et réduite si présence d’autres contaminants organiques ou de fort taux de matière organique. Question de la durabilité du dispositif en l’absence de destruction des PFAS. Technique en développement, dont l’efficacité reste à confirmer pour les PFAS.

    Tableau 1. Différentes méthodes de dépollution des sols. Source : IGEDD, 2022.

    Dans les eaux 

    Absorption : Les charbons actifs, granulés et poudres, sont utilisés pour l’absorption des PFAS. Les nanotubes de carbone et les polysaccharides, comme la cellulose et la chitine, montrent également des capacités d’absorption intéressantes.

    Résines échangeuses d’ions : L’échange d’ions est une méthode efficace pour éliminer les PFAS de l’eau. Les résines utilisées dans ce processus peuvent être classées en deux types :

    • Les résines échangeuses d’ions généralement constituées de polystyrène ou de polyacrylate, possèdent des groupes fonctionnels chargés qui peuvent échanger des ions avec les PFAS, qui sont principalement des anions.
    • Les résines non échangeuses d’ions ne contiennent pas de sites ioniques échangeables et agissent par interactions hydrophobes (Malouchi, 2024).

    Membranes haute pression : La technologie des membranes est utilisée pour éliminer les PFAS de l’eau, avec deux types principaux : basse pression (microfiltration, ultrafiltration ; efficacité limitée 0-23%) et haute pression (nanofiltration, osmose inverse ; plus efficace). La nanofiltration élimine 85-99 % des PFAS à chaîne longue et 20-70 % des PFAS à chaîne courte. L’osmose inverse est encore plus efficace pour les deux types (Thompson, 2011).

    Par les plantes 

    La phytoremédiation utilise des plantes pour éliminer les contaminants du sol ou de l’eau.

    Il a été montré que certaines plantes, comme les tournesols et les pommes de terre, peuvent dépolluer les sols contaminés par les PFAS. L’efficacité dépend de la concentration de PFAS et des caractéristiques du sol (Naveed, 2023).

    Une autre étude a montré que les plantes de zones humides peuvent être utilisées pour le traitement de l’eau contaminée par les PFAS. Les résultats sont prometteurs, mais il est nécessaire de recueillir plus de données pour évaluer cette méthode et identifier les plantes les plus appropriées (Greger, 2024).

    Limitation de l’exposition à l’échelle individuelle

    Aux Etats-Unis, les académies de sciences, d’ingénierie et de médecine ont produit un document officiel sur les PFAS, la description du phénomène (sources et voies de contamination), les conséquences sur la santé, le classement des preuves suffisantes, limitées ou insuffisantes, etc.

    Ce même document met également en exergue une revue de littérature sur les méthodes disponibles à l’échelle individuelle pour se prémunir de l’exposition aux PFAS (National Academies, 2022).

    Les méthodes sont exposées suivant les sources principales de contamination aux PFAS.

    Au niveau de l’eau, les académies savantes attestent l’efficacité des techniques de filtration pour réduire l’exposition à certains PFAS.

    Plusieurs méthodes sont accessibles pour la filtration de l’eau : Des appareils entiers, des sous-éviers, ou des filtres incorporés dans les carafes d’eau. Toutefois, les carafes filtrantes aux Etats-Unis ne sont pas les mêmes que celles disponibles dans l’Union Européennes.  L’ANSES appelle à la plus grande vigilance dans l’utilisation des carafes d’eau filtrante par des recommandations strictes d’usage et avec une efficacité limitée dans la filtration des PFAS (Anses, 2017).

    Une étude nord-américaine a étudié la filtration de 11 PFAS différents au niveau de l’eau courante dans les habitations touchées par la contamination, suivant plusieurs méthodes : osmose inverse, granulés de charbon actifs, et avec une ou deux couches de filtres. Les meilleurs résultats (les méthodes qui éliminent le plus de PFAS) sont l’osmose inverse et les deux couches différentes de filtre. Le charbon reste toutefois insuffisant pour l’éliminer de tous les PFAS surtout pour les PFAS à chaînes courtes.

    Pour l’alimentation, les recommandations sont moins certaines, et n’apparaissent pas comme suffisamment vérifiées scientifiquement. Les principaux aliments contenant des PFAS sont les poissons et les crustacés, eux-mêmes contaminés par l’eau dans laquelle ils évoluent. Une étude démontre que le mode de cuisson des poissons pourrait réduire le taux de PFAS présent dans les poissons. La variété des poissons pourrait également être un paramètre faisant fluctuer la concentration de PFAS dans ces aliments. Ces éléments font toutefois l’objet de preuves limitées.

    En revanche, l’académie de médecine recommande d’éviter les aliments emballés (notamment les emballages des aliments gras) et de privilégier les produits bruts (sauf les potagers dans les zones contaminées).

    Figure 4. Solutions pour réduire son exposition aux PFAS dans la vie de tous les jours. Infographie du Centre Léon Bérard.

    Figure 4. Solutions pour réduire son exposition aux PFAS dans la vie de tous les jours. Infographie du Centre Léon Bérard.

    Ces solutions proviennent d’une source proposée dans le document et permet d’avoir des exemples concrets à l’échelle individuelle. Pour plus d’informations : https://pfas-exchange.org/how-to-reduce-your-exposure-to-pfas/

    Sur les autres facteurs de risque, l’académie de médecine formule également quelques recommandations. Elle avance ainsi que parmi les objets de consommation seuls les casseroles antiadhésives et le fil dentaire faisaient l’objet d’alternatives sans PFAS fiables. Pour les autres produits, les alternatives sont moins prouvées.

    Elle recommande également d’aspirer les poussières intérieures afin de réduire son exposition aux PFAS, et de renouveler l’air intérieur de façon régulière.

    Toutefois, pour certains produits de consommation contenant des PFAS (cités plus haut), nous avons la possibilité de privilégier la sobriété et nous protéger en fonction de nos achats.

  • Règlementation

    A l’international

    Au niveau international, la convention de Stockholm permet d’assurer le contrôle, la réduction ou l’élimination des émissions des polluants organiques persistants (appelés POP) (NB : faire lien fiche portail) qui comprennent les PFAS. La convention a été signé en 2001 dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ratifiée par la France et entrée en vigueur en 2004.

    Grâce à cette convention plusieurs composés de la famille des PFAS sont aujourd’hui règlementés. La production et l’utilisation du PFOS sont restreints depuis 2009, et le PFOA doit depuis 2020 être interdit à l’import, l’export et à la production. En 2022, le PFHxS est ajouté au règlement européen sur les polluants organiques persistants (POP-annexe IV concernant le traitement des déchets). Le règlement d’exécution est au journal officiel le 9 décembre 2022.

    Au niveau européen

    Au niveau européen, le règlement REACH (NB : faire lien fiche portail) vise à sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques en recensant, évaluant et contrôlant les substances chimiques fabriquées, importées et mises sur le marché européen. Au sein de ce règlement, un certain nombre de PFAS figurent dans la liste des substances extrêmement préoccupantes (HPFO-DA, PFBS, PFHpA). Par exemple, lorsque des articles contiennent une substance figurant sur la liste avec une concentration supérieure à 0,1% en masse (m/m), les importateurs, fournisseurs et producteurs sont soumis à l’obligation d’information des clients tout au long de la chaîne d’approvisionnement et à l’obligation de notification de ces produits dans la base de données SCIP de « l’European Chemicals Agency (ECHA) ». SCIP (Substances of Concern In Articles) est la base de données qui contient des informations sur les substances préoccupantes contenues dans les articles en tant que tels ou dans les objets complexes (Products) ; elle est établie en application de la directive cadre relative aux déchets (ECHA, 2021).

    Actuellement, certains polymères sont exemptés de la règlementation (Parlement Européeen, 2021).

    La directive « Eau potable » 2020/2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine fixe des teneurs maximales de PFAS à respecter sur les eaux potables (0,50 μg/l pour le total des PFAS ; ou 0,10 μg/l pour la somme des 20 PFAS substances préoccupantes). Cette limite entrera en vigueur à partir de Janvier 2026, mais les analyses sont intégrées progressivement au contrôle sanitaire courant 2025. En attendant, l’élaboration de méthodes permettant d’analyser la totalité des PFAS, l’indicateur utilisé est la somme des 20 PFAS qualifiés préoccupants.

    De plus, depuis le 1er Janvier 2023, les denrées alimentaires d’origine animale dont les teneurs en PFAS (PFOS, PFNA, PFOA, et PFHxS) excèdent certains seuils ne peuvent pas être mises sur le marché (Commission Européenne, 2023).

    L’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a fixé un seuil de sécurité pour les quatre principaux PFAS (PFOA, PFOS, PFNA et PFHxS). Il s’agit d’un seuil non contraignant qui a pour objet d’informer sur les risques pour la santé humaine et protéger contre une exposition aux PFAS par l’intermédiaire de l’alimentation. Ce seuil correspond à une dose hebdomadaire tolérable (DHT) de groupe de 4,4 ng/kg de poids corporel par semaine (EFSA, 2020).

    Le règlement UE 10/2011 relatif aux matériaux et objets en matière plastique destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires fixe des limites d’utilisation (sels d’ammonium du PFOA, PFPoA) ou des limites de migration spécifique en mg de substance par kg de denrée alimentaire.

    En termes de surveillance des PFAS au niveau de l’union européenne, le PFOS est identifié comme substance dangereuse prioritaire dans les eaux de surface. A ce titre, l’Union Européenne a fixé des seuils de concentration (0,65 ng/L – valeur moyenne annuelle à ne pas dépasser pour atteindre le bon état chimique et garantir une protection contre les expositions à long terme) et une concentration maximale (36 µg/L – pour garantir une protection contre les expositions à court terme).

    En France

    En France, l’ordonnance du 22 décembre 2022 relative à l’accès et à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine et par ses deux décrets d’application permettent de faire appliquer le contrôle systématique des eaux de consommation et d’obliger au repérage des points sensibles (Legifrance, 2022).

    L’arrêté du 2 février 1998 portant sur les émissions d’une majorité d’installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) soumises à autorisation, cite le PFOS en fixant une valeur limite de concentration de 25 µg/l dans les eaux rejetées au milieu naturel (Legifrance, 1998).

    De plus, un programme de surveillance de l’état des eaux de la France révisé par l’arrêté du 26 avril 2022 intègre pour les eaux souterraines les 20 PFAS listés par la directive EDCH de décembre 2020, et le PFOS pour les eaux de surface.

    Depuis le 20 juin 2023, un arrêté ministériel impose à plusieurs milliers de sites industriels de surveiller leurs rejets dans les cours d’eau afin de détecter la présence de PFAS. Ce que les industriels doivent faire :

    • Analyser chaque mois, pendant trois mois consécutifs, leurs eaux rejetées.
    • Rechercher 20 types de PFAS listés dans une directive européenne sur l’eau destinée à la consommation humaine.
    • Identifier aussi les PFAS spécifiques qu’ils pourraient utiliser, produire ou rejeter. Huit substances sont particulièrement ciblées, comme le GenX, le C6O4 ou certains FTOH.

    En plus, une estimation globale du fluor organique est demandée, grâce à une méthode appelée AOF qui reste exploratoire. Elle donne une idée de la quantité de fluor rejetée, mais elle ne préjuge ni de la présence ni de la quantité de PFAS réellement présents.

    Un nouvel arrêté est prévu pour le 2e semestre 2025, afin de rendre ce suivi permanent dans les établissements industriels.

    Le 14 décembre 2023, le rapport d’analyse des risques de présence de PFAS dans l’environnement est publié et laisse alors transparaître des recommandations pour renforcer leur surveillance et leur encadrement (IGEDD, 2023).

    Les instances de contrôle effectuent régulièrement des prélèvements pour évaluer le respect des normes des eaux qui circulent pour la consommation publique. Les relevés peuvent se consulter en ligne, via des sites de références de l’Etat (Ministère chargé de la santé).

    Enfin, les effluents de certaines installations de traitement de déchets relevant du régime de l’autorisation et de la directive relative aux émissions industrielles font l’objet d’une surveillance trimestrielle pour le PFOS et PFOA depuis le 17 aout 2022.

  • Evolutions récentes

    Actualités

    Le 4 Avril 2024, une proposition de loi a été adopté par l’Assemblée Nationale qui vise à interdire à partir du 1er Janvier 2026, la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché des produits suivants contenant des PFAS : cosmétiques, farts (revêtements des skis), vêtements (exceptés les vêtements de protection, comme ceux des militaires et des pompiers). A partir de 2030, tous les textiles contenant des PFAS seront interdits (exceptés les textiles techniques).

    La loi a été promulguée le 27 février 2025 et publiée au journal officiel le 28 février 2025 (Legifrance, 2025). Le texte instaure également :

    • Le principe pollueur payeur à travers une redevance (100 euros par 100 grammes de PFAS rejetés dans l’eau) qui sera versée aux agences de l’eau pour financer les traitements de plus en plus onéreux des captages d’eau potable.
    • Le contrôle de davantage de PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine que les 20 précédemment évoqués, lorsque ces substances sont quantifiables et que leur contrôle est justifié au regard des circonstances locales.
    • Que la France se dote d’une trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de substances PFAS des installations industrielles, de manière à tendre vers la fin de ces rejets dans un délai de cinq ans à compter de la promulgation de la loi.
    • Que le Gouvernement se dote, d’ici un an, d’un plan d’action interministériel pour le financement de la dépollution des eaux destinées à la consommation humaine.
    • Que les agences régionales de santé (ARS) rendent publics le programme des analyses des PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine, notamment les eaux conditionnées en bouteille, ainsi que les résultats de ce programme sous la forme d’un bilan annuel régional.

    Etude en cours

    Le projet ASTEROPA vise à étudier les liens entre l’exposition aux PFAS et le risque de cancer. Il monopolise plusieurs axes de travail au niveau épidémiologique, environnemental et sociétal. Il comporte trois objectifs principaux inhérents à ces axes :

    • Analyser l’association entre l’exposition aux PFAS et le risque de tumeurs germinales du testicule (TGT) au sein de l’étude cas-témoins nationale multicentrique TESTIS ;
    • Analyser à une échelle spatio-temporelle fine les déterminants de l’imprégnation aux substances perfluorées de la population de la métropole de Lyon (modélisation du dépôt des rejets atmosphériques de PFAS et de leurs transferts dans l’environnement + mobilisation des bases de données de mesures disponibles dans les différents compartiments environnementaux).
    • Impliquer un groupe de citoyens dans la conception ainsi que des acteurs des politiques publiques, dans le déploiement et la valorisation des projets de recherche, afin d’orienter les projets vers des problématiques socialement pertinentes, de bénéficier de leurs savoirs de terrain, et de faciliter le transfert de connaissances.

    D’autres études sur le territoire lyonnais sont en cours, et le projet ASTEROPA est partenaire des acteurs porteurs des autres projets.

    L’institut Ecocitoyen a par exemple lancé l’étude PERLE visant à produire des connaissances sur l’étendue des pollutions aux PFAS constatées dans la vallée de la chimie. Pour cela, l’étude a pour but de déterminer le niveau d’imprégnation des populations exposées, comprendre comment ces polluants migrent dans l’environnement et parviennent jusqu’aux organismes humains.

    Les deux études sont complémentaires et maintiennent un lien avec les populations riveraines des zones aux alentours du hotspot d’émission du sud-lyonnais.

Auteur : Département Prévention Cancer Environnement, Centre Léon Bérard

Sources rédactionnelles : Anses, ARS, CIRC, EFSA, Ministères, Santé Publique France

Relecture : Santé publique France Auvergne-Rhône-Alpes

Mise à jour le 09 avri. 2025

Mais aussi...

Une question, un avis ?

Ce formulaire vous permet de contacter le Département Prévention Cancer Environnement. Nous veillerons à vous répondre dans les meilleurs délais.

Contactez-nous !

Ce contenu vous a été utile ?