Les principaux facteurs de risque de cancer colorectal sont l’âge supérieur à 50 ans, les maladies inflammatoires intestinales, un antécédent personnel ou familial d’adénome ou de cancer colorectal, une prédisposition génétique, la consommation excessive de viande rouge ou de boissons alcoolisées, le tabagisme, l’obésité.
Les cancers colorectaux sont sporadiques dans 80 % des cas, ils surviennent dans un contexte familial dans 15 % des cas et sont liés à une prédisposition génétique dans 5 % des cas.
Facteurs de risques individuels et facteurs génétiques
Age
Comme pour la plupart des cancers, l’âge est un facteur de risque important de cancer colorectal. Avant 40 ans, les cancers colorectaux sont rares. Le risque augmente à partir de 50 ans et s’accroît jusqu’à 80 ans. 94 % des cancers colorectaux se manifestent chez les personnes de plus de 50 ans.
Le risque est également augmenté chez les personnes souffrant de maladies inflammatoires comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique en particulier si elles évoluent depuis plus de 10 ans.
Tabac
Des indications suffisantes de cancérogénicité chez l’homme (groupe 1 du CIRC) ont été mises en évidence entre le tabagisme et les cancers colorectaux (Liang, 2009). Les produits de dégradation du tabac constituent aussi un facteur de risque dans la survenue du cancer du côlon.
Le lien entre tabagisme et cancer colorectal est décrit dans la littérature comme important (Botteri, 2008).
Génétique et antécédents familiaux
Un facteur génétique existe dans principalement deux formes de cancers colorectaux : la polypose adénomateuse familiale (mutation du gène APC) et le syndrome de Lynch (cancers colorectaux héréditaires sans polypose (HNPCC, caractérisé par des anomalies sur des gènes (MSH2, MSH6 et MLH1, PMS2 et EPCAM) codants pour les protéines de réparation de l’ADN). Ces cancers héréditaires représentent moins de 5 % de l’ensemble des cancers colorectaux et surviennent généralement avant 40 ans.
Facteurs de risques nutritionnels
Trois facteurs nutritionnels sont impliqués de façon convaincante dans la survenue de cancer colorectal (WCRF, 2017) :
- La consommation d’alcool,
- Le surpoids et l’obésité,
- La consommation de viandes rouges et de charcuteries.
Alcool
La consommation de boissons alcoolisées est une cause convaincante de cancer colorectal. Ceci est basé sur des preuves de consommation supérieure à 30 grammes par jour (environ trois verres par jour) (WCRF, 2017).
Surpoids et obésité
Les données épidémiologiques sur le rôle de l’obésité comme facteur de risque du cancer colorectal sont concordantes. D’après une méta-analyse et des études de cohortes, le pourcentage d’augmentation de risque de cancer colorectal est estimé à 41% pour les individus présentant un Indice de Masse Corporelle (IMC) >30 kg/m², par rapport aux individus ayant un IMC < 23 kg/m². Cette association est également liée à la localisation du cancer.
Elle est plus importante pour le cancer du côlon que pour le cancer du rectum. (Harriss, 2009 ; Ning, 2010). Un style de vie sédentaire constitue aussi un facteur de risque du cancer du côlon mais pas du cancer du rectum (CIRC, 2002).
La relation entre surpoids, obésité et augmentation de risque de cancer est jugée convaincante pour le cancer colorectal (WCRF, 2017).
Consommation de viande rouge ou de charcuterie (viande transformée)
En France, un quart de la population consomme au moins 500 grammes de viande rouge par semaine, et plus d’un quart de la population au moins 50 grammes de charcuterie par jour.
La consommation excessive de viande rouge et de charcuterie augmente le risque de cancer colorectal.
La consommation de viande transformée est une cause convaincante de cancer colorectal.
Facteurs protecteurs : activité physique et consommation de fruits et légumes
L’activité physique protège de manière convaincante contre le cancer du côlon (WCRF, 2017).
Des études montrent un effet protecteur de l’activité physique, avec une réduction du risque de 40 à 50 % avec un effet dose-réponse (Simons, 2013 ; Boyle, 2012). Cet effet bénéfique semble être lié à l’accélération du transit intestinal réduisant l’exposition de la muqueuse digestive aux cancérogènes d’origine alimentaire. De plus, l’activité physique contribue de manière probable à diminuer le risque de prise de surpoids et d’obésité, eux-mêmes facteurs de risque de cancer colorectal. A partir ces données de la littérature, l’Institut National du Cancer en France (INCa) et le Fonds mondial de recherche contre le cancer (WCRF) ont émis des recommandations pour la population générale et pour les personnes malades (WCRF, 2017).
D’autre part, une alimentation riche en fruits et légumes est associée à une diminution du risque de cancer colorectal avec un niveau de preuve probable (WCRF, 2017).