Age et antécédents personnels
Outre l’âge, d’autres facteurs sont également reconnus pour augmenter le risque de cancer du rein. Les personnes atteintes d’insuffisance rénale et traitées par dialyse ont un risque de cancer du rein multiplié par dix par rapport à la population générale.
Bien que le cancer du rein puisse causer de l’hypertension artérielle chez les personnes atteintes, celle-ci est aussi un facteur de risque de ce cancer (Hunt, 2005).
Tabac
La consommation de tabac est un facteur de risque avéré de cancer du rein (CIRC, 2004). Une personne qui fume multiplie par deux son risque de développer la maladie par rapport au risque encouru par un non-fumeur. Ce risque augmente avec la durée et le nombre de cigarettes fumées (Hunt, 2005).
En 2006, 21% des décès par cancer du rein étaient dus au tabagisme (Hill, 2009). En ce qui concerne les personnes qui ont arrêté de fumer, plusieurs études ont montré que le risque de cancer du rein pour les anciens fumeurs est moins élevé que celui des fumeurs ; il diminuerait d’environ 25 à 30 % après 10 à 15 ans d’arrêt (INCa, 2019).
Surpoids et obésité
L’obésité ou le surpoids sont des facteurs de risque reconnus de cancer du rein (WCRF/AICR, 2006). Ils seraient responsables de 30% des cancers du rein en Europe (Calle, 2004) : d’après une importante revue de la littérature, une augmentation de l’indice de masse corporelle (IMC) de 5 kg/m² augmenterait le risque de cancer du rein de 24% chez les hommes et de 34% chez les femmes (Renehan, 2008).
La prise de poids entrainerait des perturbations hormonales (insuline, œstrogènes, facteurs de croissance) qui pourraient être la cause de l’augmentation du risque. Le surpoids ou l’obésité seraient responsables de 13% des décès par cancer du rein (Hill, 2009).
Des données cliniques sur des patients atteints de cancer du rein métastatique ayant un IMC élevé et traités par des thérapies ciblées ont montré de bons résultats de survie, des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats (Aurillio, 2019).
Trichloroéthylène (TCE)
L’exposition professionnelle au trichloroéthylène est suspectée depuis de nombreuses années d’être un facteur de risque de cancer du rein. Il a été classé en 2012 cancérogène avéré pour l’homme (groupe 1) par le CIRC.
Il s’agit d’un solvant très utilisé dans le dégraissage des métaux et comme additif chimique.
Des études épidémiologiques récentes en milieu professionnel tendent à confirmer de manière convergente l’augmentation du risque de cancer du rein avec l’augmentation de l’exposition au trichloroéthylène (Scott, 2006 ; Charbotel, 2006). Cette tendance à l’augmentation du risque a été confirmée dans une méta-analyse récente (Karami, 2012).
Prédispositions génétiques
Dans quelques familles, le risque de cancer du rein est supérieur à celui observé dans le reste de la population. On estime que 1 à 2 % des cas de carcinomes rénaux à cellules claires sont d’origine familiale. Ces derniers sont causés par la transmission de gènes mutés qui augmentent les risques de développer des tumeurs.
Dans la majorité des cas, il s’agit de la mutation génétique du gène VHL : elle prédispose au syndrome de von Hippel-Lindau qui est associé à l’apparition de tumeurs bénignes ou malignes, comme les cancers rénaux.
Plus rarement, il a été mis en évidence que d’autres maladies héréditaires très rares comme la sclérose tubéreuse de Bourneville ou le syndrome de Birt- Hogg-Dubé prédisposaient aux cancers rénaux.
La mutation du gène WT-1 est responsable de cancers du rein (tumeur de Wilms). Un locus de prédisposition a été identifié en 7q31-q34. Il s’est révélé être le siège du proto-oncogène c-MET (7q31.1-q34) pour lequel des mutations constitutionnelles ont été observées chez les sujets atteints dans 80% des familles étudiées.
Dans certaines familles, le gène MET n’est pas muté. Ce qui suggère au moins un autre gène de prédisposition. Le locus 1q21 pourrait ainsi être le siège d’un gène encore inconnu impliqué dans les familles où existent à la fois des carcinomes papillaires de la thyroïde et des carcinomes papillaires rénaux.
Rayonnements ionisants
Concernant les radiations ionisantes, un excès de risque de cancer du rein a été démontré chez les survivants d’accidents nucléaires et chez les patients (CIRC, 2012).