Cancer du larynx

Le saviez-vous ?

Le cancer du larynx se situe au 17è rang des cancers les plus fréquents tous sexes confondus en France métropolitaine. Il est 7 fois plus élevé chez l’homme que chez la femme. Il est en diminution chez l’homme, tandis qu’il augmente chez la femme en corrélation avec l’évolution comparée de l’usage du tabac et de la consommation d’alcool.

Le cancer du larynx est très fortement lié à l’usage du tabac et à la consommation d’alcool.

La graisse corporelle (marquée par l'indice de masse corporelle (IMC), le tour de taille et le rapport taille-hanche) est une cause probable de cancers du larynx.

Il existe d’autres facteurs suspectés ou méconnus en lien avec le cancer du larynx : cer-taines formes de papillomavirus humain (HPV) ; plusieurs études suggèrent que des anté-cédents familiaux de cancer, et en particulier de la tête et du cou, augmenteraient le risque de cancer du larynx.

Une association est possible entre la consommation de légumes non féculents et la diminution de risque de cancer du larynx (données limitées).

Le risque d’un second cancer primaire après un cancer du larynx est particulièrement élevé : ce risque élevé concerne tous les cancers liés à l’usage du tabac et à la consommation d’alcool.

Présentation et épidémiologie

Le larynx fait partie de l’appareil respiratoire, il se trouve au carrefour entre l’œsophage et la trachée et contient les cordes vocales. Il relie la gorge à la trachée, qui mène aux poumons et il est impliqué dans la respiration, la déglutition et la phonation. Le larynx est donc fondamental pour pouvoir parler, manger et respirer.

Les cellules du larynx peuvent se modifier de façon anormale en cellules bénignes ou pré-cancéreuses. Cependant, dans certains cas, ces modifications peuvent entrainer un cancer.

Le cancer du larynx peut apparaître n’importe où dans le larynx. Il prend souvent naissance dans la partie centrale de celui-ci, près des cordes vocales. Plus rarement, le cancer du larynx concerne des glandes salivaires accessoires. Il est exceptionnel que le cancer du larynx survienne avant l’âge de 40 ans.

  • Facteurs de risques avérés

    Tabagisme

    Le tabagisme sous toutes ses formes (cigarette, cigare, pipe, tabac à priser, à chiquer) est le principal facteur de risque du cancer du larynx. Le risque augmente avec l’exposition tabagique et sa durée. L’arrêt du tabac diminue progressivement le risque de développer un cancer du larynx.

    La poursuite du tabagisme après un traitement du cancer du larynx augmente le risque d’être atteint d’un deuxième cancer de la tête et du cou.

    Le risque de cancer du larynx touche également les fumeurs passifs en proportion de l’exposition à la fumée. Le CIRC classe le tabagisme passif comme Agents cancérogènes pour l’homme avec indications limitées (cf. fiche).

    Alcool

    Le risque de cancer du larynx augmente avec la consommation d’alcool, à priori indépendamment du type d’alcool consommé. L’augmentation du risque est significative dès une consommation moyenne d’un verre par jour (WCRF, 2018).

    La poursuite d’une consommation d’alcool après un traitement du cancer du larynx augmente le risque d’être atteint d’un deuxième cancer de la tête et du cou.

    Alcool et tabac associés

    L’usage simultané du tabac et la consommation d’alcool, accroit d’un facteur 100 le risque de cancer du larynx. Le mécanisme supposé est que l’exposition à l’acétaldéhyde fourni par l’alcool et/ou une modification de la perméabilité des muqueuses favorise l’absorption des cancérogènes contenus dans le tabac.

  • Facteurs de risque professionnels

    Il est estimé que 7 à 40% des cancers ORL (estimation, tous facteurs confondus) ont pour origine une exposition professionnelle (INRS).

    Comme tous les cancers, le cancer du larynx est une pathologie plurifactorielle. Certains facteurs de risque sont identifiés et combinés à d’autres facteurs (notamment individuels), ils sont susceptibles d’augmenter les risques de cancer du larynx. La relative méconnaissance actuelle de la part attribuable aux expositions professionnelles dans la survenue de cancers conduit à ne pouvoir identifier que les facteurs de risque les plus flagrants. A ce titre, le cancer du larynx ne figure pas parmi la liste des maladies professionnelles, contrairement par exemple au mésothéliome, qui se révèle être extrêmement rare en dehors d’un contexte professionnel d’exposition à l’amiante.

    Une difficulté repose également sur le délai de latence, qui peut atteindre plusieurs décennies entre une exposition et la manifestation du risque qu’elle a pu engendrer.

    Malgré cette difficulté à pouvoir relier des cas individuels de cancer du larynx à des expositions professionnelles à des agents ou substances cancérogènes, un certain nombre de substances sont considérées comme cancérogènes avérés ou suspectés cancérogènes en lien avec le cancer du larynx.

    Amiante

     L’amiante représente un groupe de minéraux naturels, elle a été utilisée massivement dans l’industrie et les matériaux de construction. La cancérogénicité de l’amiante vis à vis du cancer du larynx est avérée (cf. fiche amiante)

    Le risque était maximal pour les personnes directement en contact avec l’amiante dans des situations professionnelles qui n’ont plus cours aujourd’hui en France, dans les mines ou les industries manufacturières.

    Produits bitumeux

    En 2013, l’ANSES dans son AVIS relatif à l’« Évaluation des risques sanitaires liés à l’utilisation professionnelle des produits bitumineux et de leurs additifs » indique que : « Les expositions des professionnels aux produits bitumineux et leurs émissions lors de la pose d’enrobés à base de bitumes routiers ou lors de l’asphaltage à base de bitumes durs ont été classées par le CIRC en catégorie 2B, cancérogène possible ».

    « Une association positive a été observée entre les expositions professionnelles aux liants bitumineux et à leurs émissions, et l’apparition de cancers du poumon et des voies aérodigestives supérieures (cavité buccale, pharynx, œsophage et larynx) chez les travailleurs lors de la pose de produits d’étanchéité ou lors de l’asphaltage ».

    Acide sulfurique

    L’acide sulfurique est un acide fort, la respiration de ses vapeurs est très irritante pour la sphère ORL. Il est utilisé en métallurgie, dans la production d’engrais, de piles ainsi que dans l’industrie chimique et pétrochimique.

    La Société Canadienne du cancer classe l’acide sulfurique parmi les facteurs connus de risque de cancer du larynx au titre de sa capacité à en léser les tissus de manière chronique.

    L’INRS et le CIRC fait état d’un lien avéré entre l’exposition aux brouillards d’acide sulfurique et l’apparition du cancer du larynx. Le risque concerne principalement des expositions d’origines professionnelles.

    Activité professionnelle au sein de certaines industries

    L’industrie de fabrication du caoutchouc est citée par le CIRC comme Agents cancérogènes pour l’homme avec indications limitées.

    La Société Canadienne du Cancer fait état de recherches en cours, destinées à établir un possible lien, entre le fait de travailler dans l’industrie du nickel et de son extraction, de la fabrication d’alcool, ou du travail des métaux, avec un risque professionnel de cancer du larynx.

  • Autres facteurs de risque

    Virus du papillome humain (HPV)

    Certaines formes de papillomavirus humain (HPV) figurent parmi les risques de cancer du larynx, mais cela reste très rare.

    Ce groupe de virus dépasse une centaine de représentants, ils peuvent être transmis lors de relations sexuelles par contact génital peau sur peau et dans le cadre de relations sexuelles orales. (cf fiche sur les papillomavirus humains)

    Le CIRC indique que seul le papillomavirus humain (HPV) de type 16 (HPV 16) est un agent cancérogène pour l’homme avec indications limitées, peut être lié à un risque de cancer du larynx.

    Reflux gastro-oesophagien

    Le reflux gastro-œsophagien se caractérise par le reflux du contenu de l’estomac dont l’acide gastrique, dans l’œsophage. Certaines recherches en cours suggèrent que l’acide gastrique peut remonter jusqu’au larynx, endommageant les tissus et augmentant le risque de cancer du larynx.

    Alimentation

    Certaines recherches suggèrent un risque accru de cancer du larynx, pour les personnes qui ont un régime alimentaire déséquilibré, par un manque de fruits et légumes associé à un excès de graisse, de produits d’origine animale et de viandes transformées. L’effet maximal serait atteint lorsque ce déséquilibre alimentaire est associé au tabagisme.

    La graisse corporelle (marquée par l’indice de masse corporelle (IMC), le tour de taille et le rapport taille-hanche) est une cause probable de cancers du larynx (WCRF, 2018).

    Le niveau de preuves scientifiques est limité en ce qui concerne (WCRF, 2018) :

    • Une plus grande consommation de légumes non féculents pourrait diminuer le risque de cancers du larynx ;
    • Des régimes alimentaires sains (marqués par des scores d’indice alimentaire sain plus élevés) diminueraient le risque de cancers du larynx ;
    • Une plus grande consommation de café diminuerait le risque de cancers du larynx.

    Les preuves scientifiques suggérant qu’une plus grande consommation de maté, telle qu’elle est consommée en Amérique du Sud, augmenterait le risque de cancers du larynx sont également limitées (WCRF, 2018). Le maté est une infusion préparée à partir de feuilles séchées d’Ilex paraguariensis, qui se boit traditionnellement dans certaines régions d’Amérique du Sud, à travers une paille en métal.

    Facteurs individuels et génétiques

    Plusieurs études suggèrent que des antécédents familiaux de cancer et en particulier de la tête et du cou augmentent le risque de cancer du larynx.

    L’American Cancer Society dans le cadre d’une « Medical Review: November 27, 2017 » sur « Risk Factors for Laryngeal and Hypopharyngeal Cancers » fait état d’un risque supérieur de cancer du larynx parmi les afroaméricains et la population blanche comparés aux populations asiatiques et latinos.

    Des recherches sont en cours sur le possible lien entre un cancer du larynx et un déficit immunitaire lié à l’utilisation de médicaments immunodépresseurs en cas de lutte contre une maladie infectieuse ou après une greffe d’organe.

    Dans un article « Environnement socio-économique et incidence des cancers en France » publié en 2017, l’INVS fait état d’un risque relatif de cancer du larynx qui s’accroit significativement avec la défavorisation sociale.

  • Facteurs de risque suspectés ou méconnus

    Les facteurs de risques suivants sont suspectés même si aucun lien scientifique établi en l’état actuel des connaissances disponibles. Il peut s’agir de la difficulté même à établir un lien ou de résultats scientifiques parfois contradictoires nécessitant de poursuivre les recherches.

    La consommation de boissons très chaude (à plus de 70°C)

    La suspicion vient de l’agression répétée des tissus du larynx, engendrée par une consommation de boissons excessivement chaudes. Malgré l’absence de lien scientifiquement établi, le bon sens tend à proscrire cette pratique au titre du principe de précaution.

    Usage du cannabis (marijuana)

    L’usage du cannabis est suspecté au titre d’une similarité de nombreux facteurs de risque avec l’usage du tabac.

    Substances suspectées : formaldéhyde, poussières de mine et d’autres industries, fibres minérales vitreuses, solvants.

    Il est à noter que les particules émises par les moteurs diesels, la poussière de bois, et de ciment, s’inscrivent dans le contexte large des poussières industrielles.

    Une autre source d’interrogation concerne les nanomatériaux. L’INRS souligne qu’en milieu professionnel, l’inhalation constitue la principale voie de pénétration des nanomatériaux dans l’organisme humain. Une fois inhalés, les nanomatériaux peuvent se déposer notamment dans le larynx.

    Facteurs de risque environnementaux

    Il ne semble pas que l’exposition au radon figure parmi les risques de cancer du larynx.

Auteur : Département Prévention Cancer Environnement, Centre Léon Bérard

Relecture : Dr Jérôme Fayette, Oncologue médical, Centre Léon Bérard, Lyon

Mise à jour le 29 juin. 2023

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